Il est des livres qui guident la marche
et orientent la vie. Le piéton de Paris
de Léon Paul Fargue est de ceux-là qui
tiédit en haut de mon étagère, le dos sec
et les pages jaunies. Un romancier ami
me confiait naguère, alors que nous parlions
de son village natal, scène de certains de
ses romans, qu'il n'est de lieu qu'imaginaire
et que l'espace n'existe que dans le souvenir,
lequel induit le conte et la description. Mon Paris
est de cette pâte. Ses quais ont été frôlés par
Fargue à la démarche lente et ses îles naissent
de l'écho des Choses vues de Hugo. Je ferme les
yeux et le voyage commence, entêtant et statique.
Fargue me glisse à l'oreille :
« Vous vous faites une idée réaliste et raisonnable du voyage.
Mais on ne voyage pas pour des choses raisonnables, pas d’avantage
pour des choses réelles. Au terminus de votre ligne, et de toutes
les lignes qui la prolongent, et de toutes les lignes du monde,
il n’y a pas de choses sérieuses, il n’y a pas un rendez-vous d’affaires,
il n’y a pas un billet de banque, il n’y a pas même un sentiment.
Il y a un fantôme. »
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