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samedi 30 août 2014

La machine à coudre

La vieille machine noire
n'a plus de beau jours.
La pédale qui rythmait
le pied aisé de ma grand-mère
a perdu son lustre et sa cadence.

Les aiguilles cassées ne sont plus
disposées. Elles sont brindilles que
L'on va jeter dans le quartier.

Elle n'est plus la main alerte
qui savait la guider et la modérer.
Mais j'aime ses contours encore
brûlants de l'ancien temps quand
Nos robes étaient cousues de fil blanc. 

vendredi 29 août 2014

Épices

Doux nom féminin, à la
palette des couleurs et
Aux étonnantes saveurs. 

Quel bel alliage subtil des 
arômes, et surprise des odeurs. 
L'inattendu dans chaque plat. 

Câlines et félines la vanille, la
cardamome, la coriandre invitent
aux voyages des sens en éveil. 

Et souvent je perçois en elles des
 pétillements masculins, 
la caresse et la force des hommes

aux détours des dégustations
salées, celles des eaux des océans lointains,
ou sucrées dans les desserts partagés
au coin d'une table intime et raffinée. 

Les épices offrent leur ballet dansant
et se promènent aux bras des couples.
Elles sont femmes dans leur attirance,
Elles sont hommes dans leur multiplicité.



mardi 19 août 2014

L'ampoule à incandescence

Fouillant dans mes affaires, à l'occasion
d'un réaménagement, j'ai retrouvé une ampoule,
comme on n'en fait plus, l'une de ces ampoules

accusées de jeter l'énergie par les fenêtres.
Son globe, non dépoli, tenait en main et gardait
encore des éclats de peinture blanche, souvenir

lointain d'un rafraîchissement de plafond, un jour,
à Montpellier. À l'intérieur, telle la ballerine
d'une boîte à musique, le filament dansait.

J'enfichai sa douille dans un plafonnier nu, vissant
avec peine son culot oxydé. Je descendis de l'échelle,
commutai et touchai le globe jusqu'à rougir mes doigts.

Encore aujourd'hui, je garde, au creux de ma paume, la marque
vive de cette découverte fortuite et pense, enfin, aux jours
heureux que je vécus la bas et, ingrat, ne sus pourtant goûter.

samedi 16 août 2014

Ta main est chaude

Ta main est chaude dans ma main, menue, tremblante,
tu me tiens et t'abandonnes ; la porte dépolie menace de
ses ombres l'équilibre retrouvé.

Viendront les baisers, bouches cousues, les cous se frôlant,
les mots réinventés et l'au-revoir timide. Un bras nous avait
joints que l'on croyait brisé.

Qu'elle était belle, la chair de notre chair, qu'avant la Noël,
la vie sut nous offrir. Depuis le funambule court et, parfois,
la corde rompt.

Son sourire jamais ne se brise, il a la parole lente, le verbe
riche. Un instant je crus que la douleur avait quitté cette salle
des pas perdus qui jamais ne reviennent.