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lundi 30 décembre 2013

Pensionnat

Toujours blotti et caché 
Loin dans les bois, le vieux
Pensionnat des mal-aimés
Est fermé pour la fin d'année.

La Sologne brumeuse et
Giboyeuse n'enferme plus
En ces jours froids les cris
Des garçons aux joues rougies. 

Des voitures noires avec chauffeur 
Sont venues devant le perron et
Les uniformes se sont engouffrés
Dans les véhicules glacés.

Seul, un geai aux ailes céruléennes
Pousse son chant guttural,
Témoin des punitions et des leçons
Dans les chambrées lézardées.


dimanche 29 décembre 2013

Chat noir, chat blanc

Chat noir, chat blanc,
Magie de la musique enivrante
et d'une succession de portraits
grimaçants comme des sourires.

La vie y est partout, même dans ces
cadavres fraîchement dégelés et qui
devisent derechef, comme si de rien
n'était.

Belle étape de la vie d'un spectateur,
tout comme le fut, un jour, The Big
Lebowski
, devenu œuvre de référence
pour toute une famille.

Quidam

Un quidam emporte Zoé 
Il lui présente ses amis 
Qui aiment jongler et sauter.

Elle, ravie, sourit au pays
Des chats noirs et des chats 
Blancs. Son corps suit la 

Mélodie lancinante, elle
Chavire du bonheur des
Habitants du Danube. 

Ils jonglent avec nos âmes 
Et lancent haut le diabolo
De nos malheurs passés,
Semblables aux dominos 

D'ivoire qui ornent les 
Pianos des gares d'Europe
Et les rues de Budapest. 


Z

Premier trait de plume, l'épée de Zorro
zébrant narquoisement l'ennemi pataud
roulé dans la farine.

Depuis, le Z est tout à la fois à mes yeux
l'alpha subtil et l'omega solide. Jamais
je ne m'enivre, je zigzague.

Si je veux taire mon émotion ou cacher mes
inaptitudes, je zézaie et de zabres à Zanzibar
m'invente une arche de... Zoé.

samedi 28 décembre 2013

Soleil de cirque


Zoé boude depuis l'enfance
Les caresses et les histoires 
Cela fait longtemps qu'elle
Les attend. Un rayon l'emporte

Près des étoiles. Un souffle de 
Chapeau magique et elle entre 
Dans le tourbillon de la danse 
Sans retour sur ses parents.

Les artistes virevoltent dans le
Chamboulement de joie et de
Musique. Zoé ne rêve pas, elle
Est au cirque sous le grand chapiteau.


La terre, cachette infinie

Vous souvenez-vous de ces jeux d'enfants
où l'on cachait si bien un objet que l'on finissait
par l'oublier plus sûrement qu'on ne l'avait enseveli?

Passaient les mois, les années, puis les ongles brunis
par la quête hasardeuse on retrouvait le jouet orphelin
qui ne faisait plus rire mais vous brisait le cœur.

Mes enfants, enseignants inouïs, m'initièrent à sa version
moderne, smartphone en main, le pas rapide contre les haies
broussailleuses ou dans les vignes nues. Une poignée d'heures,

une belle après-midi de décembre, au moment même où la nature
paresseuse se décidait enfin à rallonger ses journées. La neige
brillait au loin sur les flancs du Canigou. Nous étions dans un

quartier si neuf que nul carte ne l'identifiait. Un instant j'eus
l'impression de ce que pouvait être le paradis. Un paradis choisi.
Depuis, je le garde dans mon cœur et rejette les temples désertés.

vendredi 27 décembre 2013

Ronde de nuit

La lune amie attend ma ronde
De nuit. Un sourire familier au
Coin des chemins de la vie. 

J'aime marcher vers sa masse
De verre luisante dans la sombre
Matière des insomnies amenées. 

Voilure assagie des tempêtes 
Retenues sans le cri d'ennui 
Des jours où le corps fourbu

Repose au creux des matins. 
Tissage laborieux des Parques
Qui ne sont plus. Le fil est coupé.




jeudi 19 décembre 2013

Dix-neuf

Dis "neuf" et oublie le monde ancien dont tu viens.
Dis neuf des cendres, le dix-neuf décembre, en faisant
couler les syllabes de miel dans ta gorge écorchée.

Ton enfant est un homme depuis longtemps déjà et si sa cheville
boitille, sa voix est grave et son front s'ouvre à demain.
La pluie qui lave le sol ne parvient pas à effacer son empreinte.

Tu te souviens ? C'était au siècle dernier et son sourire emplissait
le berceau trop étroit, de paille ou de crin, tu ne te souviens plus.
Depuis il aime les siens, jour après jour, heure après heure, et il t'enchante.

mercredi 11 décembre 2013

Le fumeur de l'univers


L'homme s'est promis dans
Un bel acte d'amour d'avaler
Le cosmos parsemé d'étoiles, 
Et de rejoindre les demeures

divines. Une prétention s'ajoutant
à une autre, le voici prêt à prouver
Sa capacité à dominer le monde. 
La Belle n'en revient pas et observe

Le prétentieux dans ses actes. 
Il tire de sa poche une pipe de 
bois et dessine aux creux des
Lèves le contour de la voûte des 

Cieux. 

vendredi 6 décembre 2013

Un soir glacé


Les langues se délient 
Les masques du paraître 
Sont jetés aux orties. L'heure
Du bilan de la vie se lève déjà.

Les yeux fatigués quémandent
Pardon et révisent les derniers 
Moments comme une relecture
Du devoir mal écrit et brouillon. 

Finie la comédie, il faut apprendre
A vivre les derniers instants sans 
Peur, comme si le destin revenait
Sur ses pas et gommait les fausses

Routes et retraçait le chemin que 
Les pieds des enfants empruntent
Désormais pour écraser les ornières
Cahotantes et instables des aînés.

Le souffle de la terre


Quand le jour se fait
Quand les âmes s'étirent
Dans l'aube de pourpre et
De sang, j'imagine les sylvains.

A pas feutrés ils vont au cœur
Du monde recueillir les souffles
Des disparus de la nuit. La glaise
Se pare de vert feuillu et moussu

et façonne ses enfants en buvant
Au silence de la poussière volée 
Encore un instant comme une 
Pause musicale d'un jour sur terre.  


CANDLE IN THE WIND

Une bougie dans le vent. Ainsi demeura pour un pianiste son ami
une princesse que la nuit de béton à son peuple vola.

Ainsi fut un Homme, fils d'homme, à qui d'autres hommes volèrent
jeunesse et force de l'âge. Toute sa vie puis des mois où la bougie

commença à vaciller, longuement, agaçant les rédactions friandes
d'hommages hâtifs. C'est fait. La bougie s'est éteinte. l'hommage

vrai peut commencer. Silencieux et puissant, comme la levure fait
gonfler la pâte. À Carcassonne, Vladivostok ou Soweto.

dimanche 10 novembre 2013

La marche du train

Le train n'est plus déjà à l'horizon. 
Sa vitesse calculée a touché le ciel
D'ocre paré. Les âmes voyageuses

n'ont pas retenu les nues détachées. 
Le géant de fer a déchiré la voilure 
Des Anges célestes, des lambeaux

Jaunis envolés tels des manteaux
Rapiécés ont fondu à la pâle ardeur
Du soir tombant. Leur poussière d'or
En fait un lit de duvet pour les amants. 

mercredi 30 octobre 2013

Privatif

Pour Axel....


L'alpha, au commencement
De la vie n'est pas toujours 
Si annonciateur d'espoir. 

Il prive sans distinction l'enfant,
La jeune femme et le vieillard. 
Il coupe, débite, aveugle et boiteux.

Plus de cellules, plus de joie plus de
Cœur. Il enlève et rend difficilement.
L'alpha aux cornes de taureau rage

Fulmine et s'emballe à travers la
Matière humaine. Il rejoint trop 
Vite son double de fin qu'est l'oméga. 

dimanche 20 octobre 2013

Profils

L'endroit et l'envers,
le creux et le plein,
autant d'horizons qui
peuplent mon regard.

Je ne crois plus à l'être
en soi. Il se découpe,
sur l'autre, s'y moule.

Changeons de perspective,
tu es moi à présent et
je glisse vers toi.

Beauté de la glace rayée
par le patin hardi qui
tranche puis dessine

l'individu d'une arabesque,
une seule, en attendant que
la chaleur soudaine en efface

les contours.

Echecs

Comme un jeu masqué et fracturé
Les pièces se confondent, s'embrassent
Se défont, prises dans leur propre ombre.

Elles s'animent et vivent l'agon nocturne
Pour mieux revivre les heures du jour. 
Elles perdent puis recommencent 

Comme une sarabande en éternel
Tourbillon. Vivez, jouez jeux de
la vie. Maîtrise des couleurs, 
Réflexion des esprits penchés. 

Gaïa et Ouranos

Gaïa et Ouranos s'unissent.
L'horizon courbe frémit de
vaguelettes. Écume blanche.

Les chalutiers ralentissent,
leurs cales amples s'emplissent
de poissons bleus rayés qui

glissent entre les doigts. Grondement
du tonnerre non loin. Ouranos a mille
mains et Gaïa tressaille. Une éminence

naît sous les doigts ventés de paix et
de délices. Humeurs salées. La terre et
le ciel se reposent. En pensée.

vendredi 18 octobre 2013

Osmose

L'homme a posé son regard
Au delà des hyperboréens.
Sans douter,  à la tombée de
L'astre, il s'est acheminé vers

les contrées septentrionales, 
Il a volé à l'attirance de son contraire. 
Sans fléchir, sa bouche chaude, humide
D'embruns a rencontré les lèvres 

depuis
longtemps attendues. Contact 
De glace, brûlure aiguë et l'union s'est
Faite. Elle, la blancheur de la Banquise
Murmure quelques phrases, elle

S'ouvre et se réchauffe au contact
De la braise apaisée. Lui, savoure
Les mots laiteux et précieux de cette
Union. Lien des cieux refermés, heureux. 

mercredi 16 octobre 2013

Le calame

Le calame de mes doigts
sur ton dos endormi, il y a
si longtemps.

Silence de la nuit froide d'été.
Les lérots rongent le bois et
mon sommeil.

Tu dors, je ne te réveille pas ;
le calame poursuit sa route de
délices.

Permanence

Permanence du temps 
Répétition des gestes
Salle inchangée et
Disciples toujours en action.

Les mots figés sur les vieux
Gaffiot jaunis, dansent
Chantent encore dans les 
Encres diluées à l'eau de Chine. 

Les lettres s'effacent, se gomment
Et je revois la vieille machine couleur
Orange des années soixante-dix. La
Folie des plumes aux noms prestigieux

Perdure sur le papier et dans l'esprit. 

dimanche 13 octobre 2013

Photos

Les mots fourmillent
quand se vident les yeux.

La photo me dérange
qui les écarte trop.

Pourtant elle me subjugue,
tirée sur du papier. D'un très

ancien Canon d'un frère autrefois
hérité. Rayé, grippé, tenant l'histoire

à bout de bras puis reposant au fond
d'un tiroir sombre et n'attendant plus

que des mots. Mes mots.

Paroles

Paroles qui s'envolent,
pensées qui demeurent.

Martinets qui se croisent
plus haut que le vieux cèdre.

Silence du présent, bruissement
feutré du passé, le temps court

qui n'a cure du chemin tracé mais
se rappelle l'excellence d'un plat de

pleurotes partagé sur le chaume tendre
de l'Aubrac en bordure des bois.

vendredi 11 octobre 2013

Thé de Sichuan

Le thé m'abreuve que je ne buvais plus.
Brûlant, poivré comme l'épice de la province
lointaine qu'il partage.

Je me penche, la vapeur m'aveugle et je revois
les frôlements maladroits sur le granit du trottoir
dans une zone commerciale oubliée, à l'heure du zénith.

Le thé m'abreuve et le temps recule. Des mots lents reviennent,
forts et nobles. Les senteurs d'huile du goudron tiédi se suspendaient
enfin et je me revoyais au bord de l'eau sombre de l'Ourq, une raquette

à la main.

mardi 8 octobre 2013

Soif

Quand je le vois je sens le vent
Qui m'apporte les mots que le
Temps trop vite dépose et reprend.

Une soif intarissable de paroles 
Que les arbres vénérables bruissent
Et répètent dans leurs branches étales.

Des retrouvailles qui passent si rapidement
Et qui n'ont donné aux souffles rapprochés
Que le quart de ce qu'ils voulaient s'offrir. 

Faiblesse de l'homme qui ne maitrise
Ni son désir , ni son équilibre et se laisse
Guider dans un avant toujours éternel. 

samedi 5 octobre 2013

Secondes

Pour Axel....

Un mot une seconde une respiration
Un seul mot donné, une poussière 
De temps et parfois tout bascule. 

Une vie est le renvoi incessant 
D'une balle de joie et de peine,
Une boîte secrète aux multiples

Facettes que l'on n'entrevoit
Que l'espace d'un instant réfléchi.
Hélas pour certains l'instant est

Fragile et se brise en pleine vigueur, pour d'autres l'instant se prolonge
Sans pour autant satisfaire. C'est 

Un éclair qui foudroie aveuglément
Sans pitié et entièrement. Et 
Faut-il être si peu averti  
pour vivre, souffrir sans révolte ?




vendredi 4 octobre 2013

Rêve


Dans un train cahotant j'ai 
Rêvé d'un thon en maillot, 
Tout de rose vêtu il échappait
Aux babines félines d'un chat.

Quand l'esprit vagabonde 
Et sursaute à chaque heurt
Le thon à de multiples couleurs
Qui sont autant de rayons 

Lumineux dans la mer de
Corail. Le thon est parti
Depuis des heures et il ne 
Frétille plus. Ce soir une belle

Assiettée ravira les affamés. 

jeudi 3 octobre 2013

Fragilité de la poésie

La poésie est fragile, plus fragile
que les ailes grêles d'une mouche,
plus vive et insaisissable aussi.

Elle arrive quand on ne l'attend plus,
quand, harcelée par les jours inféconds
du combat aveugle, elle se terre.

Et puis vient le matin pluvieux, aux faux
airs d'île de France, et un mot, suivi d'un
autre, puis de deux, surgit sans qu'on l'attende.

Alors on est sauvé, ou du moins croit-on l'être
et on ouvre fiévreusement Saint-John Perse pour
laisser ses vers irriguer les veines naguère taries.

mercredi 2 octobre 2013

Mirapolis

Le souvenir est si lointain qu'il n'en est pas un.
Mirapolis. La mémoire butte contre ce nom lisse et
sans l'insistance de mon fils, je ne l'aurais pas
interrogé.

Je glisse d'une page de lumière à l'autre, des images
confuses me reviennent. Nous n'y étions jamais allés,
tout au plus l'avions nous longé. Nous séjournions
alors à Hardricourt.

Un dictateur aux charmes napoléoniens y vivait, dit-on,
je me souviens de la tache de gazole gras sous une vieille
Mercedes. Mais de Mirapolis, rien. Seul me revient le visage
grave d'un enfant qui regardait par la fenêtre.

Les fées

L'humain y est rarement invité 
Il faut vraiment forcer le passage
S'engouffrer s'en se retourner. 

Une fois l'instant magique savouré,
Les yeux s'habituent doucement au lieu. 
Les souvenirs des contes d'enfance,

Les vieilles légendes et cortèges de
Fées, lutins et farfadets dansant 
Peuplent cet univers mêlant la mousse,

L'argile et les stalactites dans le miroitement
De l'eau bleue, blottie au plus profond des
Ruines fondatrices. Le silence monacal

Perdure et rend l'attrait si pur qu'encore 
Je sens humus et j'entends la nature.

jeudi 26 septembre 2013

L'instant magique

Un regard impromptu dans ma 
Nuit vide et tourmentée .

Un doux sourire qui ponctue la 
Profondeur des échanges.

Les ombres chinoises ont
Disparu de mon imaginaire

Et l'angoisse est déjà au 
Carrefour. Bientôt les fleurs

Seront comme voile sucré
Sur le lit usé et fatigué de mes pensées. 

mercredi 25 septembre 2013

Fausseté

Vivre dans les yeux des autres,
Un sempiternel aller et retour
Comme affolement non maitrisé
La peur de regarder sa propre vie.

Il en est qui n'ont de force et de
Fausse joie que dans le temps
Qui ne leur est point attribué 
Ils croient savourer leur bonheur 

Sans voir leur fuite en avant 
Qu'ils laissent au gré des rencontres. 
Ils fabriquent leur chemin qui
Serpente seulement dans le reflet

De leur vie rêvée, sublimée sur 
Le rivage des espérances qui existent 
Parce que les autres les veulent bien, un 
Papillon aux ailes fendus fera l'affaire.

samedi 21 septembre 2013

Apesanteur



Dans mon présent souvent absent
Je plonge dans le monde douillet
Des lignes romanesques, obsessions captivantes.

Je suis bien, j'avale centaine par centaine
Les mots  si beaux des adolescents, je cours
Derrière leur vigueur et leur enthousiasme.

Je me retourne parfois sur mon ombre,
Alors au creux du mur j'aperçois
Des traits vieillis et je me dis

Qu'il est bien étrange de courir
A mon âge derrière des âmes bien
Innocentes qui pourtant sont 
Plus riches que moi. 

samedi 14 septembre 2013

Le charmant Som

Laisser la route en contrebas
et traverser les alpages, d'un
pas lourd et incertain.

Longer les gentianes froissées,
humer le souffle des bêtes que
l'on va traire et qui attendent

couchées. Perdre de vue la croix
du pic et dévaler le cailloutis
gras et luisant de la combe.

Reprendre courage pour les derniers
mètres et se reposer enfin sur le
granit poli.

L'eau de la gourde coule fraîche,
la peau transsude l'émotion de l'urbain.
Le brouillard se lève, il faut descendre.

Premières impressions voironnaises

Le pas glisse dans la ville silencieuse,
l'air a fraîchi, les rues rétives aux
rares voitures.

L'on passe le pont de fonte, les platanes
s'inclinent. Un boisseau de banques illuminées
rappellent notre monde.


La bière est fraîche en terrasse, quoique coupée
d'eau, à la canaille, par le patron sautillant.
Le tour prend fin.

Il n'est pas onze heures, la ville s'endort déjà
qui entre peu à peu en moi.

vendredi 13 septembre 2013

Délicatesse

Un corps s'impose à l'esprit,
C'est une forme d'harmonie
qui se meut encore en hésitant.

Les cheveux ont poussé droit
dans une bataille toujours présente,
peu lui importe, mes yeux s'y

égarent dans l'après-midi. Une
soif de paroles comme l'ermite
qui renaît à la vie. Des grains

grandissent et s'approprient
à chaque visite un pas, une avancée
mesurée dans le temps. Une

maîtrise des coeurs dans nos
gestes retenus, discussions
spontanées sans compter

l'heure. Facilité du langage,
et parfois une gêne, sensible,
muette comme la caresse.

vendredi 6 septembre 2013

Invite

"Venez fêter la science à
la centrale du Tricastin."


L'invite est ancienne
qui se répète à l'envi.

Sans rythme précis, au gré
de l'actualité, marronnier

insipide que je ne parviens
pas à effeuiller. Comment

suis-je devenu destinataire
de cette invite ? Je ne sais

ni ne veux m'en défaire. De
tous les spams, elle est celui

que je garde, vademecum qui
cadence mon chemin décalé.

Il n'était pas deux heures quand
elle m'est parvenue, ni trop tôt

ni trop tard. La lirai-je, me dîtes-
vous. Non, comme toujours, comme jamais.

Il me suffit qu'elle m'accompagne et je
refermerai l'écran pour contempler le monde.

Réveil

Réveil sur un monde neuf
et qui déjà a fraîchi.

L'automne est là, déjà,
que l'on avait oublié.

Le bout des doigts rougit
et la joue cherche la chaleur

du drap remisé. Une froidure
de haute montagne pointe,

même au ras de la mer encore
tiède. La pluie viendra, dit-on,

demain ou dans quelques heures.
Qu'importe, l'essentiel est fait,

l'an a basculé et l'on ressort les
épaisses étoffes et les souliers

fermés. Les douleurs d'hier ne sont
plus ou sont autres. La vigne s'épuise

dans la profusion du moût clair. Bientôt
sa terre sera grasse et la marche s'y

ralentira. Adieu l'été joli et cap sur les
lumières de Noël si proches.

mercredi 4 septembre 2013

Ma Barcelone

Ma Barcelone,
Ce sont les rues étroites
dans la nuit grise, en toute
saison ou quand le temps
n'a plus d'heure.

Ces rues serrées aux fenêtres
aveugles, où pousse une herbe
rare. Antiques cours d'eau ou
frontières sanglantes

entre quartiers ennemis. Ma Barcelone
parle catalan, crie espagnol, chuchote
pendjabi, hurle arabe ou pleure en
tamazigh.

J'y ai marché trente ans, assisté à la
fermeture de ses arènes, au changement
des plaques de rue, l'ai vu se creuser
en son rivage

pour accueillir des jeux enflammés par
l'Olympe. J'ai connu le fiasco du Forum
des cultures voici neuf ans et glané ces
mois derniers

les palissades infinies derrière lesquelles
s'exhibent impudiques les squelettes d'immeubles
qui jamais ne verront le jour. J'y ai croisé
l'Andalou fier

du catalan normé de son fillot, le yuppie en mal
de temps puis l'indigne quadra déraciné errant
de par la ville en quête d'une aumône
qui ne viendra plus

et qui n'a du millionnaire Messi que la peau bleu
et grenat achetée à la sauvette dans une traverse
du Parallèle.

Ma Barcelone, ce sont des milliers de mots, de sons,
de lettres patiemment accollés et sans qui mes vers,
aveugles au quotidien, ne seraient pas ou seraient peu,
si peu...

samedi 31 août 2013

Fracture

fracture des ères
jamais refermées,
majesté primaire
et ombre tutélaire.

Toi, le Pic, tu veilles
nos nuits sans lune
dans le silence de
tes pierres érodées.

Le jour tu es habité
par les cigales stridentes
et par le poids des marcheurs,
ouvriers trop citadins.

Ils ne se souviennent que
du temps où leur père
les faisait grimper
sur tes flancs gris
pareils aux blanches chèvres.

Petite action de grâce

aux amis de V, X, J, V & H...

Les années ont passé et mes enfants,
jour après jour, au loin s'en sont allés.

Pas une minute, leur visage ne me quitte
et la ronde s'agrandit qui les fait s'éclairer.

De leurs amis, les prénoms me sont miroitement :
Clémence, Julio, Pauline, Tristan, J.B., Aurélien ;

le plus lointain Thomas et Franck dont je ne sais
plus rien, tout comme Aurélien et bien d'autres encore.

La mémoire s'effiloche à les voir s'égrener. "Je ne bastis
que pierres vives, ce sont homes"
, écrivait Rabelais. Moi,

mes cailloux de couleurs, ce sont mes garçons que je vois
grandir, au coin tendre et vif de leurs amis attablés.

jeudi 22 août 2013

Regard solitaire

Un regard de solitude
traverse ma vie de plume.
quand le miroir mensonger
se tait sous ses reflets.

L'oeil se veut beau et vif
il se pare de beau cristal,
et en face il n'y a que pas
feutrés et silence emmuré.

Instant suiveur d'ombres,
douceur veloutée d'un
écrin à demi dévoilé,
sans mot, sans vanité.

lundi 19 août 2013

Pauline

Sa peau est douce et nacrée,
sa chevelure est celle de
la Renaissance italienne,
elle est souple et féline

et fait chavirer le coeur
des jeunes blonds qui courent
au bord de l'océan. Elle
revendique son indépendance,

souvent elle a ses réparties
acérées, ce qu'elle aime c'est
parcourir les Landes et traverser
le lac d'Aureilhan sur son poney

pommelé. La nuit, elle se promène
au bras de son soupirant espiègle
sur le sable froid et quelquefois
ce chevalier dans son élan

lui porte secours et la ramène
auprès de son père quand elle
s'est blessée au pied. Et le garçon
se dit qu'il la porte comme une

mariée. Il est fier mais garde
son secret et laisse repartir
la belle vers ses chemins
versaillais et ses amis plus aisés.













lundi 12 août 2013

Des photos et des mots

Les frondaisons sourient
et verdissent les visages,

dans tes mots la scène prend
vie et les limites s'effacent.

Ah le beau kaléidoscope du monde
que tu nous offres, en été, loin

des gens, en plein monde où la nature,
épuisée, renaît et, enfin, s'épanouit.

mardi 6 août 2013

La chapelle

Une nuit sans lune
Solitaire et sans murmures. 
Soudain, dans la noirceur
Une tache ajourée et tamisée.  

La beauté est naturelle, pas
De verni. Juste quelques lames
De bois assemblées. Des passants
Lui ont trouvé un air slave.

J'aime la chapelle du centre
De la rue, construite au milieu
Des villégiatures. Elle ne fait
Aucun bruit, elle vit son avenir.  

dimanche 4 août 2013

Berceuse

Un roulement continu 
Attendu depuis longtemps,
Un éternel recommencement
Sur les bords de l'océan. 

C'est la berceuse des soirs
D'été qui me chante de ne
Jamais reculer face au destin,
dans tous ses couplets.

L'entendre me fait me sentir bien,
Et sans elle je ne serai plus rien.
La  nuit se rythme à ses refrains
Et je dors en position des dauphins. 

vendredi 2 août 2013

Promenade à cheval

Deux jeunes et jolies filles
Ont enfourché à cru les
Chevaux bai. Dans l'élan 
De leur liberté elles ont
Emporté leur cavale dans
Les eaux vertes du lac. 

Cheveux roux et bruns 
Entremêlés, sourires 
Éclatants elles se sont 
Donné la main, profitant
De l'instant magique où
La lumière s'allume de mille

Feux. Au galop elles ont 
Tourné leur tête à la brise 
Des Landes. Elles ont disparu
Dans la poussière du sable, 
Et ont offert leur corps aux
Profondeurs aquatiques. 

jeudi 1 août 2013

pouvoirs de l'eau

L'eau se dessine en ronds,
en spirales et ondulations.
Jamais en carrés et triangles.

L'eau se répète en flux, écume
et remous. L'eau se casse en
vagues sur le sable jauni.

L'eau s'écoute en clapotis
dans le silence de l'après-midi.
L'eau, la nuit ne fait aucun bruit.

L'eau s'éclaire en filaments
dorés et doucement verts
comme autant d'éclairs au soleil.

mardi 30 juillet 2013

Du bleu dans ma vie

Un bleu franc et vif
anime ma vie le jour,
surprise divine.

Bleu du ciel profond, de l'eau
de la merveille duelle.

lundi 29 juillet 2013

Promenade fleurie

la moiteur venait du sol
il avait plu toute la nuit.
L'humidité présente étouffait
le crissement des pneus.

Au mitant de la journée
les choeurs cigaliens
se répondaient dans les pins.

Tout à coup, dans le contour
du lac, un pont de bois
ouvre la piste des senteurs.

Impression d'être au pays des
fleurs géantes et d'avoir
les cent yeux d'Argos à
contempler les mille essences.

Un silence dans cet espace
de paix, une marche à petits
pas qui contraste avec la
rapidité des cormorans du ciel.

dimanche 28 juillet 2013

Pierre de lune

De loin, la blancheur laiteuse
Scintille au milieu des paillettes bleues. 
La bague argentée se marie
Dans la communion des rêves

Et des pays des tropiques. 
On la dit féconde et porteuse
De douceur féminine. Cette 
Écume lunaire agrémente 

Mes journées solitaires et je 
Me plais à l'observer car 
Je crois qu'un jour elle m'ouvrira
La voie ineffable du bonheur.

L'océan, enfin

Une vie d'espoir coule en
Mes veines trop longtemps
Alanguies. Revoir et vivre
L'océan pleinement chaque instant.

S'unir le soir au soleil qui offre
Ses derniers rayons lentement
Et attendre sans bouger la 
Marée qui se lève et m'envahit. 

Fabuleuse magie de l'eau 
Toujours réinventée dans la
Beauté du ciel reflété à l'ouest
Humilité de l'être face à l'immensité.  

vendredi 26 juillet 2013

Dunes de lune

La lune s'agite froidement,
ses cratères s'emplissent
de poussières d'étoiles

ébarbées. Des dunes y naissent
que je croyais impossibles à
tenir et pourtant, naguère, mon fils

longiligne m'en parla. De ces dunes
sablonneuses où l'on récoltait l'épice,
indispensable matière pour les rêveurs

éternels.

La fête est sur la Cèze

La fête est sur la Cèze
et deux de mes enfants
y dansent sur fond de

musiques bleu d'outremer.
Je ferme les yeux et les
y imagine, du soir au matin.

Trois jours ne sont rien. Pour
eux et leurs amis, ils sont tout,
entre pizza à viande et rires étouffés.

jeudi 25 juillet 2013

Barques

Dans un pays lointain
Les couleurs chatoyantes
Deviennent miennes au soir
Tombant. Je ne sais quelle

Embarcation choisir pour 
M'aventurer dans les îles. 
La bleue sera celle qui naviguera
Sans effort sur les flots d'azur. 

La rouge teintée de bleu
Sera celle des amours joyeuses,
Sans retenue. La jaune et bleue
Sera celle du repos en lecture 

Et réflexion. Celle qui a la coque
Ocre barrée de vert me tente bien,
Elle s'accorde avec mes espoirs,
Elle se fond dans les roseaux
Qui chuchotent  leurs secrets. 


mercredi 24 juillet 2013

Philomène

Un bruissement d'ailes
Une caresse dans le dos,
Un léger baiser à la volée,

Et voilà les yeux pétillants
De la petite Phiphi qui a
Charmé mon cœur attiré. 

Son âme est celle d'un 
Papillon doré et son sourire
Vient des nuits étoilées. 

J'aime sa petite démarche
Et ses doux regards qui sont
Déjà ceux d'une femme. 

A deux ans à peine elle
m'a suivi sur la grève 
 et à genoux, j'ai offert à 

Cette fée les plus beaux
Coquillages pour orner
Sa douce peau bronzée.



mardi 23 juillet 2013

Grouffre

La cuvette d'eau s'élargit 
Dans le silence du lac.
Je m'interroge sur ce
Passage qui m'attire. 

Faudra -t-il que je me
Penche jusqu'à me 
Laisser m'engloutir 
Dans ce maelström tentant ?

Mon corps appelle ses pulsions
Pour rejoindre le monde de l'aveu.
La mémoire est-elle profonde au
Delà de l'aspect tournoyant ?

Mon pas hésitant tarde  à franchir
Cet océan qui me fascine. Est- ce
Juste un rêve de pureté  pour 
Effacer la marque que j'ai laissée ?
 

lundi 22 juillet 2013

Une Modestine

Une Modestine pour une belle
dame à la charmante demeure.
Quelques heures à détailler
ici une représentation de Klimt
là, une statuette de goéland.

J'y ai bu le café dans une tasse
ronde qui devait avoir traversé
les océans: des motifs mayas m'ont
fait rêver et je me suis brûlé
agréablement les lèvres asséchées.

la maîtresse de maison toute en retenue
et d'un autre siècle m'a parlé d'une
Modestine que je lui offrirai bien
volontiers. Ensemble, nous prendrions les
sentiers jusqu'au Monastier,

 nous parlerions de Stevenson
 et de ses  amours perdues.
Et je dirai à cette mère attentive et
raffinée que je prendrai soin de
l'ânesse comme d'un trésor du
passé.



dimanche 21 juillet 2013

Blanc et noir

Les doigts agiles et d'une
Finesse inouïe ont joué 
Leur mélodie de la mémoire
Dune
adolescence musicale. 

Un prélude ou un nocturne 
Peu importe, le phrasé est
Venu se glisser sous le clavier 
Pour renouer avec l'envolée 

Des notes. Mais cette fois-ci
L'élève appliquée a lâché la 
Bride aux animaux inspirés. 
Ce n'est plus l'air de Vienne

Ou de Budapest. C'est l'air
De circonstance, un souffle
Chaud, qui brûle et amène 
En lui la chevauchée africaine.  
 

Une lune bien gardée

Dans la mer plate de la nuit
J'ai nagé face à la lune ronde
J'ai voulu suivre sa trace marquée
Dans l'eau qui miroitait dans le

Noir. Épuisée mais heureuse 
De cette communion infinie
J'ai tellement voulu l'atteindre
Que j'ai perdu les notions de

Ma vie. Et j'ai compris que 
Même unie à la nuit  jamais
Je ne pourrai dans mes plus
Grands désirs approcher l'impossible. 

mercredi 17 juillet 2013

Plus haut

Toujours plus haut 
Me dis-je quand je
Lève la tête. Il te faut
Atteindre le sommet.

Oui mais après le sommet, 
Que feras-tu ? me répond la
Petite voix. Où iras-tu ? 
L'univers ne finit pas. 

Toi tu es condamnée à
Disparaître et à ne jamais 
T'élever aussi haut que
Tes désirs. Vis, et ne 

Cherche pas à combattre
Ta destinée. Le ciel n'est
Pas prêt à te recevoir, les
Nuages ne seront jamais 
Ton avenir.        

Machinerie

Je ne crois pas, je ne crois pas hélas,
et me voici désemparé devant la grande
machinerie de l'univers. Tournent les étoiles
et fondent les comètes, les cils de la petite

fille disent tout son amour pour le petit garçon
croisé à la maternelle. Que lui importent les rouages,
que m'importe l'engrenage, j'aime cette machinerie

infime des cils d'une enfant à nulle autre pareille et l'air
faussement désintéressé d'un petit garçon aux cheveux

blonds et au cœur tout neuf de porcelaine lustrée.

mardi 16 juillet 2013

Machine ?

L'homme machine est
Fatigué. Il n'a plus la tête
A réfléchir et son treillage
Se resserre jusqu'à la

Douleur. Il s'est assis pour
Reposer ses rouages bien
Huilés mais fortement faussés. 
L'être humain lui a menti.

Il n'est point libre et n'accomplit
Que des tâches serviles. L'avancée
Du progrès le freine et lui rappelle
la fin. Sa marche lui sera fatale.

  

lundi 15 juillet 2013

Une fleur bien coiffée

Dans sa magnificence, 
La nature donne à voir 
Le travail minutieux de
Sa propre entreprise.

Fleur bien coiffée, ma
Bien aimée rassemble 
Ses mèches pour mieux 
Les faire admirer. Le vent

N'y peut rien.elle garde en
Elle des trésors immenses
Qu'elle partage le soir, à
La lune montante.  Je ne

L'arrose pas, elle se nourrit
D'elle-même, sans réclamer 
Et réjouit ceux qui l'approchent
Par sa beauté immuable. 

Cigale

Cigale de terre cuite vernissée,
emblême de la riante Aubagne,

chrysalide brune craquelée qui
dit l'absence plus que l'instant

fugace. Masse par delà l'individu
qui enfle et me laisse sans voix,

horloge aveugle et narquoise qui
biffe les ultimes étés sur le calendrier.

L'écriture s'alanguit

L'écriture s'alanguit cependant qu'au dehors,
enfle le chant des cigales jusqu'à couvrir
les allées et venues des automobiles brûlantes.

On le croit monocorde et immuable. Il va et vient,
gonfle et cesse une seconde pour repartir à nouveau.
Si loin que soient les arbres, les cigales en disent

la présence nécessaire et désignent au promeneur aventureux,
l'ombrage délicat qui lui servira de couvre-chef. Pour l'instant,
je regarde par la fenêtre et tente vainement d'arrêter la course du

temps.

Actualités de la poésie

Elle est inactuelle dit-on, cette paradoxale
faite de milliers d'instants évaporés.

Je m'en suis fait le Palais Idéal d'un autre
Cheval, facteur d'orgues celui-là et non

de pierres et de lettres. Aussi te suis-je
reconnaissant de m'adresser une actualité

de la poésie. Un poète qui nous quitte et c'est
notre cœur qui s'enfle de l'ample moisson de son

souffle.

dimanche 14 juillet 2013

Fête

Ce soir,pour beaucoup
D'entre nous sera le point
D'orgue de l'été : artifices et
Bals endiablés. Moi j'irai sur

Les chemins non fréquentés
A pas comptés pour parler 
A la lune qui éclaire le chemin
De l'avenir. Juste un regard

Et nous nous comprendrons.
Elle m'indiquera ma route 
Et j'irai sans poser de questions
Son sourire accroché au cœur.  

A Mathieu Benezet

Après moi, le déluge, écrivait 
Ce grand poète qui vient de 
Nous quitter au cœur de l'été.

Après lui, le néant pourrais-je
Dire modestement. Je sais 
Aussi qu'il n'aimait pas s'endormir
Pensant qu'un autre se couchait
En même temps à ses côtes 
Comme pour contrôler ses rêves.

Il est maintenant seul avec 
Lui-même,  c'est lui qui regarde les
Autres, les veille. Puisse-t-il
Veiller sur moi et ôter quand
Je m'endors cet autre moi 
Qui me regarde et me hante. 

Les mots,il savait leur allouer
Profondeur et symbolisme
Il leur a forgé une nouvelle 
Vie. Je souhaite que là où
Il se trouve il se régale de 
Les pouvoir les manier à
Son gré. Miroir des mots.  

samedi 13 juillet 2013

Magie du monde

Fabuleuse création d'un 
Autre monde qui mêle 
Féerie et envoûtement.
Les couleurs m'absorbent. 

Plongé à des milliers de
Pas, mon corps ressent
Des fourmillements de joie
Et je croque dans les délices

Chamarrés de ces couleurs
Planétaires. Mon cœur 
Survole en apesanteur 
Le foisonnement des trésors. 

Rêve ou réalité ? Peu importe
J'aime les projections lucides
De mes désirs sensuels. Dans
L'instant j'entre et me fonds.  

vendredi 12 juillet 2013

Homards

Le goût du homard servi
En Belgique m'a délicieusement
Plu. Le rire du Serbe qui l'avait 
Attrapé et cuit aussi. Moments
Grignotés au temps sans heurt.

Je n'ai jamais ressenti cette 
Liberté de choix, peut-être 
Un peu dans les éclats de
Rire sur le sable au creux
De cet après -midi au moment où 

   j'ai vu le dos de certains
Devenir rouges comme les
Homards cuits et je me suis 
Laissée porter doucement par
Le son des vagues et des cris. 

Fenêtre sur le monde

La fenêtre n'est plus que l'on croyait pérenne.
Son chassis s'en est allé avec son chambranle.

L'air, autrefois ennemi, entre et baigne les poumons.
À sa place, le monde, large et étranger, comme écrivait

Ciro Alegría, le prosateur indien. Alors qu'importe si
la fenêtre eut jamais existé ou si elle se réduit aux neuf

pouces de ma tablette ingravide, le monde m'envahit
qui jamais ne me lâche. Je suis serein quand je suis moins.

jeudi 11 juillet 2013

vivre

La fenêtre est le passage
De l'extérieur vers l'intérieur 
De la curiosité vers l'intime. 
Alors la fenêtre est fermée.

Des rideaux obturent la vue 
Et l'extérieur ne rentre pas. 
Si le bébé pleure les volets
Se ferment  précipitamment. 

La fenêtre ouverte est liberté
Pour l'air, le chat et l'oiseau. 
Elle se parfume au gré du vent
Et donne le sourire aux gens. 

La vieille fenêtre est précieuse, 
C'est la gardienne des secrets,
Des sauts précipités des amants, 
Des invites à entrer dans l'espoir. 

Limites

La porte fonde l'intime,
le mur façonne la ville,
ma main qui glisse sur
la paroi crêpie

recueille le salpêtre odorant.
Point de poudre à canon,
cependant ; j'en enduirai
des boyaux

nostalgique des saucissons
d'Ardêche. Puis je mettrai
ma main aux quatre vents
d'été.

mercredi 10 juillet 2013

Murs

Les murs ont des oreilles, dit-on,
les tiens se parent de lèvres et je
te vois t'épanouir et t'envoler.

Autrefois hostile, le mur est lien et
tu t'ouvres à autrui. Un chat se plaint
dans la nuit perpignanaise. Il ignore

que non loin tu t'ouvres à la vie dans
l'été en son cœur. Lèvres et oreilles
s'unissent déjà, pour te faire cortège.

Contact

Faut-il comme Robinson
Être exilé une vingtaine 
D'années pour mieux
Sentir le regard des autres
Sur soi ? Perdre tout 

Contact pour recevoir avec
Délices les appels que l'on
A ignorés durant des mois.
Je ne sais, mais la sensation

Agréable qui nourrit mon 
Corps et mon âme depuis
Quelques jours  m'interroge 
Sur la cécité du cœur à qui

Je rends hommage tellement
Il m'ouvre maintenant à la
Lumière. Je respire enfin et
J'espère les beaux lendemains.   

Les lèvres du mur

Le mur de crépi 
A doucement 
Chuchoté à mon 
Oreille. Ses lèvres

Carmin se sont
Rapprochées pour
Mieux me sourire
Dans l'univers des

Mots. Juste un
Frémissement et
Deux, trois envolées
De sentiments d'enfant. 

Le fleuve et la rivière

La vieille distinction des géographes ne tient pas,
l'important est dans l'ombre portée, épaisse,
intime et intimidante, et dans la saveur de l'eau

d'été. Je préfère pour ma part la rivière apéritive
et son eau amère comme de la gentiane. Au zénith,
la frondaison des rives attire et les mains des amants,

un instant alanguies, se confondent. Le silence s'impose
que couvrent les phonolithes. On a bien vite cent ans et
les baisers ont une sagesse infinie. N'était le cours du jour

qui dans la nuit bientôt vous précipite, on se prendrait à
l'idée saugrenue de ne jamais la quitter et de voir dans son
onde mille fois répétée le secret de ces âmes qui jamais ne vieillissent.

mardi 9 juillet 2013

Au bord du fleuve

Le fleuve est vert en ces
Temps chauds. Les touristes
Pressés n'ont que hâte d'y nager
Et d'y jeter leurs canoës.

Moi je me prends à rêver aux 
Épousailles de la verdure et de l'ombre,
Les arbres offrent de précieuses
Cachettes à mes envies folles.

Je viendrai au bord du courant
Heureuse et souriante, je te tiendrai
Si tu le permets la main et nous
 deviserons  de tout ce que nous
Avons gardé dans nos cœurs. 


 

Dominos

Le jeu des heures 
Tourne dans mon cœur. 
Les dominos facétieux 
S'entrechoquent un peu. 

Je ne suis plus sage, je
Rage et veux tournebouler
Ces morceaux d'ivoire 
Pour les dompter à ma fantaisie. 

L'heure prend des virages 
Encore insoupçonnés sur
Les chemins du nord Hérault
Et je compte les points 
Que le temps voudra bien
Me donner. 

Pas à pas voici trente ans

Lenteur de la marche respirée losange à losange.
Prés d'une heure pour parcourir quinze mètres.

La maîtresse des lieux ronfle, je tremble et voici
que tu me renvoies, audacieux que je suis.

Je t'ai volé un sourire dans le noir. Le retour,
aussi lent, sera léger à mon cœur d'enfant.

lundi 8 juillet 2013

Construction naturelle

La terre apporte ses secrets.
Longtemps polis et ballotés
Dans les eaux profondes 
Des océans séculaires

Les galets se sont réunis
Sur un même rivage. 
Une fin d'après-midi
Sage et tranquille a

Offert à mon œil averti
Ces trésors. J'ai aimé
Donner forme à cette
Dryade svelte et coquette.  

dimanche 7 juillet 2013

Soir d'attente

Le soir s'est drapé
Tu n'es pas encore
Apparu. Je t'attends
Dans la lourdeur de

La pièce à peine fraichie.
Au loin un grondement
D'orage qui tourne et 
N'en finit pas de se former. 

Quand tu viendras je poserai
ma tête lourde sur ton buste
Pour recueillir ta force  
Et nous dormirons sans rêve.

Cigale

La métamorphose de 
L'insecte a opéré un 
Après-midi de début 
D'été. Je l'ai aperçu

Se déshabiller et sécher
Soigneusement ses ailes 
Devant les cris et hourras
De la famille étonnée et ravie.

Lente transformation, du vert
Il est passé au brun mais toujours
Dans le silence. Il a abandonné
Son manteau. Demain il chantera.  



samedi 6 juillet 2013

Chaleur d'été

Soudain la vague de chaleur
Me rappelle mes nuits 
D'enfance dans la maison
De ville. La chouette me

Laissait éveillée, les volets 
Percés aussi. Je rêvais à
L'intrus qui passerait par
Les losanges où l'air rentrait. 

Le lit bateau ne me protégeait
Pas et je craignais dans la 
Moiteur de la nuit le moindre
Bruit des êtres de la nuit.  

J'y pense encore et je me
Revois endormie, percevant
Dans les veilles les bruits
Des adultes qui tardaient. 
 

Secret de l'arbre

Les arbres ont le secret
De retenir nos échanges
Murmurés à leur ombre. 

Leurs feuilles bruissent 
Les mots, les branches
Sont gardiennes des pleurs.

Fabuleux destin de l'arbre
Qui grandit à mes côtés, 
Toujours reposant, en 

Silence, il n'oublie rien de
Ce que je lui confie la nuit.
Miroir de vérité, jamais ne faiblit. 

vendredi 5 juillet 2013

Nuit d'été

Souffle étouffant
Vie en parenthèse le jour,
Nuit noire sans fraîcheur.

Les cigales chantent encore,
La vie s'étale et s'écrit. 


Mur

Le pan de mur se répète 
A l'infini. Couvert de verdure
Sans demie mesure il se lit
Horizontalement tout vêtu

De lamelles bien posées. 
Un labyrinthe ouvert dans
La lumière d'été. Cachette
Infinie et perspective d'un

Voyage au pays des pandas.