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jeudi 12 juin 2014

Le puits abandonné

Qu'est devenu le seau de zinc sonore
qui s'abreuvait au fond de l'obscure
paroi ? Les doigts se sciaient à le
lentement remonter mais quelle joie

de le verser dans le cuvier de bois
plein avant d'y plonger les bras puis
les mollets. Les ans ont passé et le puits,
tari, s'est effondré. La source d'eau

vive n'est plus que je traque pourtant
sans relâche. Un moment, un seul, me la
rapporte parfois : en juin, au matin,
quand la rosée froide d'oiseaux m'éveille.

jeudi 5 juin 2014

Pureté


La nature est beauté colorée
Épanouissement des fleurs
Entière royauté de tous les
continents. La rose éclôt

en chaque grâce du corps,
à chaque échange à chaque
café. Dialogue sensuel et 

Raffiné, les pétales blancs
S'offrent et s'ouvrent tels 
les mots, liens universels
Qui fleurissent sur nos têtes. 


les orphelins

A la mémoire de C. Faure

Je ne verrai plus ces yeux
mobiles et rieurs qui m'offraient
leur sourire. Toujours en vivacité,
ni arrêt ni pause, son âme était joyeuse. 

Un beau naturel, une franchise qui
longtemps après les rencontres 
s'accrochaient en moi et m'invitaient 
au courage. Une robe colorée, des
paroles en mouvement. 

Les fileuses n'ont pas voulu tisser
plus pour cette maman qui laisse
De beaux enfants et les Parques 
décidément ne sont pas mes 

amies. À croire qu'elles comptent
jalousement les liens de notre
univers. 
D'ailleurs je sais qu'Elle
veille sur ces petits qui seront
toute sa vie. Elle me fait signe

aussi dans ces quelques mots 
Et je souris en la revoyant dire
au revoir à Clément à Amandine
Et au petit Guilhem. 


mercredi 4 juin 2014

Le monde entre ses mains

Quand l'homme aime il se prend
pour Dieu et ses doigts
glissent sur la peau chérie. 

Il sent trembler la puissance
du plaisir, revit sa joie, éprouve
sa force devant l'immensité du

fabuleux destin, son parcours se
poursuit, il accapare le monde 
entier pour chuchoter aux indécis

son souffle de vie : il sourit devant
le fourmillement de ses mains offertes
à l'infini de sa précieuse création.


Deux gitanes

L'une blonde, l'autre brune.
Portant le même parfum. Sages
dans leur robe de papier lissé.

L'une avait la nostalgie des champs,
l'autre celle du fouloir de linge dont
on fait le papier des livres et des

procès. Elles attendaient tranquillement
qu'une main amie vienne les caresser,
hésitant entre l'une et l'autre avant de

les porter à la bouche et de les embraser.
Vous ne les trouverez pas, elles ont disparu,
l'une avec son bout filtre et l'autre papier maïs.