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dimanche 30 juin 2013

Vivre

La luminosité a changé, 
Il fait plus clair, l'œil est
Plus expert. J'aime me
Faufiler sous les grandes
Herbes aux feuilles rondes.

 Je découvre  le monde
Des insectes qui s'approprient
La terre. Sans cesse ils 
Marchent et travaillent. 
Les tiges leur sont perche
Les fleurs nectar délicieux.

La forêt de verdure s'anime
 A l'aube. J'aime m'allonger
Et admirer ces pattes et ces
Carapaces.J'imagine aussi leur
Vie bien réglée qui bascule 
Souvent dans l'autre monde.




Une fin de juin

Un dernier regard
Sur ce jour encore
Allongé et frais. 

Tu es près de moi
Encore endormi 
tes lèvres me sourient.

Les draps nous ont connus,
Leur douceur fut enchantée
Et leurs cris étouffés.

Demain tu partiras vers
D'autres jours, plus chauds
Plus forts. Je te regarde

Et je sais que je te suivrai
Dans notre aventure
Pour nos mois d'été. 


 

Le pouvoir des mots

Le pouvoir des mots libère,
il n'asservit pas dès lors qu'il
déserte l'alcôve ou la tribune

pour l'humble feuille blanche
par la nuit partagée. Tu parles
et te tais. Je te lis et te vois

dans ces terres du bout du monde
si proches et si tangibles que je les
reconnais, à peine je les lis.

samedi 29 juin 2013

Sichuan si proche

La province de Sichuan
Même a des milliers de
Kilomètres, même terre
Inconnue que je te connaîtrai
Sûrement pas sera toujours
dans mes yeux l'asile de 
mes mots.

Elle m'a offert des milliers de
Compagnons dans les écrits 
Portés à l'écran, elle me rassure
Et me suit dans mes pas encore
Hésitants. J'aime quand nous
Nous y croisons, et tu me
Fera Toujours avancer sur 
Son tracé. 

Centaines

Les centaines défilent, par ta main, à présent.
Je les cueille au soir venu, dans le silence de
l'écran blanc. La chaleur m'étourdit mais les yeux

s'écarquillent. Tu atteins à la maturité dans l'écrit
et les photos, ton invention, portent lettres et syllabes
vers une compréhension totale. Tu m'as appris à te

lire voici deux mois à peine. Des vers brefs et mesurés,
au début, d'amples étoffes par la suite. Tu prends ton
envol sans jamais t'éloigner. Bien des blogs t'accueilleraient

mais tu restes fidèle à l'ombre de Sichuan, au parfum si léger,
et rebondis toujours, de jour comme de nuit, pour célébrer
l'été qui s'épanouit dans le raccourcissement des jours.

Dans le silence

Le silence des murs 
M'envahit parfois. J'aime
Ma concentration d'alors
Et je perçois le vent

Dans le pin d'en face. Il
Arrive de loin et grossit
Dans la rue pour faire
Siffler les branches pointues. 

Les voitures ont déserté le quartier
Soudainement calme. Cet instant je 
Le savoure en riant car je le sais
Éternel à ma mémoire. 

 

Vie des autres

 regarde cette femme
Qui dort dans son 
Monde apaisé.

Son air sérieux parcourt
Son beau visage. Elle n'a 
Rien à te cacher. 

Le crois-tu vraiment ?
Sa face intérieure 
Soudain se détache,

Elle s'impose à ta vue
Et tu vois maintenant 
L'être aimé autrement.

Sais- tu que tu n'es point
Différent ? En toi tu gardes
Enfermée ton autre partie,

Et dans ton sommeil
Tu te dévoiles pareillement,
Dans le clair-obscur de ton profil. 

 
 

  
 

vendredi 28 juin 2013

La vie des parapluies

La vie des parapluies
Est celle des papillons.
Aussi colorés les uns
Et les autres, ils siègent

Dans les nuées tiédies 
D'un jour d'été. Sans
Maître ils avancent et
Volettent vers des horizons

Sans fin. Jamais ils ne 
Quémandent leur souffle.Ils
 vont toujours ensemble pour
Frôler vos chevelures jolies.

jeudi 27 juin 2013

Entrechats

Il fut un temps où 
Les belles demoiselles
En tutu rose ne se 
Laissaient pas attraper 

Facilement. Protégées,
Elles se cachaient dans
Les feuilles des arbres. 
Nul ne pouvaient les

Distinguer. L'automne 
Quelquefois, les faisait
Sortir des bois quand
On ratissaient en hâte 

Le sol jonché de brun. 
Alors, elles exécutaient
Gracieusement pour le
Beau jardinier des entrechats
D'une beauté inégalée.  
 

La vie en couleur

J'ai ramassé au champ
La bouteille de lait,négligemment
Elle était tombée par mégarde
D'une charrette bulgare.
 
Pour l'avoir gardée précieusement,
La nuit m'a fait un beau cadeau.
Ce matin la bouteille vide d'hier
Était pleine : le soleil s'y était

Logé, à l'abri et sans bruit. 
Il y a ajouté les couleurs 
Qu'il aime. Depuis, je garde 
 jalousement ce don laissé. 

mercredi 26 juin 2013

Vivre

Vivre et avancer pour 
Abolir le passé, faire
du  présent son futur.

Ne plus retourner la tête
 croire au chemin à tracer.

Tanka soir

Un éclat auburn
Dans tes mèches envolées.
Un doux frisson jaune.

Tu es communion du soir
Dans la lumière du sable.

Imagine

Dans l'espace ouvert 
Des gradins, l'homme 
S'est assis pour quelque
Temps, pour une pause. 

Seul  il imagine la scène
De sa vie, jouée tout en
Bas, par trois acteurs.
Il se voit petit, mûr, vieillard.

Retour sur lui, introspection
Favorable. Il aime sa solitude,
Il la chérie, la couve et ne
Veut la partager avec personne. 

...Peut-être un jour avec lui. 

Vélo

Mon vélo ne pèse ni n'a de couleur.
Ses pneus sont de coton, sa sonnette
un sourire. Jamais il ne circule sur les

étroites chaussées ni l'esplanade ombreuse.
Sa ville ce sont tes vers et tes poésies mille
qu'il avale d'un sens et lit en hoquettant.

Je l'enfourche souvent, au matin comme le
soir et jamais ne le láche sinon pour moi
écrire. Mon vélo esr un songe que tu nourris

toujours.

mardi 25 juin 2013

Paysage urbain

Une enfilade de rues
Dans la ville du midi.
C'est l'heure chaude,
Le soleil est au zénith.

Pas un bruit, le souffle
Brûlant de l'air a jauni
Les trottoirs, décrépi les
Murs. L'été s'alourdit.

Au déclin du soleil, quand
Les maisons fraichiront
Je prendrai le vélo pour
Cueillir sagement quelques
Bouffées d'air plus frais.

lundi 24 juin 2013

Temps de l'amour

L'amour ne se vit pas,
Il se ressent et bat
La mesure des cœurs. 

Quand l'instant est déjà
Vécu on ne peut aimer
Qu'au passé et qu'au futur.

Quand l'amour est là il est
Déjà enfui comme la goutte
De rosée prête à éclater.

Quand l'amour est dit, il
S'efface dans les murmures
Des lèvres embrassées.  

La nuit du loup

Le loup attend sa nuit,
Il la guette et il sait
Qu'elle sera propice 
A son repas nocturne.

La lune bienveillante
S'est soudainement
Arrondie et a trouvé
Refuge dans le réveil

Rouge de la grand-mère.
Personne ne se soucie plus
Du bûcheron ou de la
Petite. L'heure a tourné.

Le loup s'est réveillé
Mais en été le chaperon
Part en vacances 
Très loin de la forêt.



dimanche 23 juin 2013

Livre

Vie du livre ouvert
Don précieux que les
Lignes gardent au
Creux des lettres. 

Tu connais ces vies
Si belles et si pleines. 
Et tu les fais partager
Aux rivages des îles.

Tu les rends à l'éternité
Quand tu invites à la lecture 
Tendre et délicieuse. Je te
Suis sans retour possible.


Rumon

La Rumon des Étrusques
Bat encore après des
Millénaires.c'est aussi
Mon cœur qui palpite
Avec elle depuis toujours.

J'avance pas à pas avec
Flavien et découvre la Rome
Du quatrième siècle dans 
Son faste et ses clins d'œil
Littéraires. Quel merveilleux

Voyage ! Je parcours la via
Appia, j'achète un strigile 
Devant les thermes et découvre 
Le tombeau des Scipions. Le vingt
Quatre juin j'irai au bois des frères Arvales.

Sable

Ton sable se mouille
doucement pour faire
empreinte de tes pieds
menus.

L'éternité d'un passage
dans une poignée de
silice. Silence, babouches
qui glissent.

Suprême

Suprême intelligence 
Ton visage tes mains.
Soleil qui jamais ne se
couche.

Images douces et fortes.
Respect, lueurs violines

Beauté du monde

Un monde croisé :
Partage et sincérité 
Sans fable ni dogme.

Recettes partagées et
Instants volés. Temps qui passe.
  

Humilité

Elle n'est pas mon fort
mais la vanité ne l'est pas
non plus. Les années qui

passent m'ôtent le goût de
juger les autres. Le monde

glisse et je le regarde. Émerveillé.

Monde illusoire

Occupation vaine de l'esprit
Pour l'homme qui ne sait pas
Vivre sa vie. Il met son nez
A chaque affaire, a des avis 
Sur tout et veut prendre des
Décisions qui ne sont pas
De son ressort. Sa vie c'est
Celle des autres, il aime les
Gestes d'allégeance, se donne
Des titres, aime l'humanité 
Comme il le proclame haut
Et fort. C'est pour cela que
Chaque matin il se regarde
Dans le miroir et se persuade
Qu'il fait du bien. 
A trop vouloir s'immiscer 
Dans les affaires d'autrui
Il ne voit plus la vie de ses
Proches et laisse filer le temps,
Pensant qu'il pourra le suspendre
Quand il aura tout réglé par ailleurs. 
Mais le cours naturel gagne toujours
Et à vouloir faire le bien et vouloir
Courir plusieurs chemins, il
Piétine ceux qui le regardent
Désemparés, et  bientôt la
Porte se refermera sur ses
Grandes théories.

samedi 22 juin 2013

Plage

Joie retrouvée de la plage
En été. Se sentir en vacances
Et se coucher dans le sable
Chaud. 

Quelques conversations sous
Parasols multicolores. La vie 
Qui se raconte et se libère.

Les familles se trouvent,se prélassent
Sans retard. Un partage attendu
Et respecté. Le soir sera de fête.

J'aime ses pans vécus, arrêtés,  
La vie en pointillé, les infimes
Moments porteurs en souvenirs.




Tanka des générations

Échanges profonds.
Paroles de purs diamants.
Mon fils, tout amour,

m'enseigne la vie qui passe,
plus belle que les nuages.

Tanka douceur

Douceur de la frange
Des cils. Ridules des yeux
Plissées au sourire. 

Sentir un regard aimant
Dans la vie de tout instant.
 

vendredi 21 juin 2013

En été

Quand l'été s'installe 
Toute la joie exhale
Son souffle aérien
Plus rien ne retient

La souplesse de l'enfant
Qui cabriole sur le sable.
Les parents qui vont avec
Leurs enfants sur les places,

Les activités de la ferme
Qui battent leur plein,
Les abeilles qui collectent
Le nectar des fleurs ouvertes. 

Les nuages qui s'effilochent
Et s'amusent dans le ciel.
Ni les amours des yeux francs
Et rieurs des promesses futures.

Procuration

J'aimais une chanson triste qui parlait
d'une jeune femme esseulée contrainte
à la vie procurée.

Et voilà que je vis par procuration dans
la joie. De la main de nos enfants partis
loin et qui me rapportent

des terres étrangères qui un fromage, qui
un pâté, qui une bonne bouteille. Est-il rien
de plus beau que d'apprendre la vie de ses

enfants ?

Saint Siméon

Saint Siméon sonne
À mes oreilles tel
Un personnage de
Bande dessinée.

Après Mortadelo
Vient  Filemon. Je ne
Sais plus trop distinguer
Les deux. Ces étranges

Compères s'allient 
Pour des aventures de gags
Qui ne sont pas celles
du doux Philémon toujours 

Vêtu en marinière et la
Tête dans les nuages. 
Lui, il  avoisine les petits
Philemons siffleurs nichés en
Hauteur. 

Peut- être pourras-tu les 
Entendre dans les bocages
De la Bresse et ils chanteront
Tes amours quand toi, mon Philemon
Du Vercors tu auras trouvé ta Baucis. 

Silence foisonnant

Lèvres closes sur les mots,
discours qui passe par les
mains. Silence foisonnant

que tes yeux clos préservent
et que je saisis un jour, à la
dérobée. Délicieusement.

jeudi 20 juin 2013

Pour honorer Rumi

Quel magnifique poème
Que celui du mystique
 Perse Rumi qui a 
Fait couler mes larmes.

Je ne peux que retranscrire
Ces quelques vers qui
Embellissent la mort
Notre mort c'est nos noces
Avec l'éternité...le soleil
Se divise en passant par
Les ouvertures de la maison.
Quand les ouvertures sont 
Fermées la multiplicité 
Disparaît. Cette multiplicité
Existe aussi dans les grappes:
(...)Elle ne se trouve plus dans le
Suc qui sourd du raisin...
Au sujet (du disparu)ne dis ni
Mal ni bien car il est passé
Au-dessus du bien et du mal...

Mon rêve

Mon rêve lui dit-elle c'est le Nord,
La glace et les ours polaires.

Oui j'aimerais suivre les traces
D'Henri Vanier et de Paul-Émile
Victor son aîné.

Savoir construire son igloo,
Parler aux chiens de traîneau
Porter le courrier sur les
Étendues glacées.

Vivre dans les villages colorés
De la banquise et partager 
Le repas des inuits.

Survivre à la nuit qui ne
Sera jamais venue et 
Pouvoir se retourner sur 
L'immensité blanche
Pour rêver aux pingouins.






Dix heures et demie du soir en été

Chaque année, je guette ce soir magique,
et chaque année encore, j'exhume ce titre
de Marguerite Duras que je porte au fond
de moi, Dix heures et demie du soir en été.

Car, curieusement, ce qui me fascine le plus,
c'est de frôler les portes de la nuit et de les
nimber de pâle. Jamais je ne connus du pôle
les aurores boréales ni de la haute Écosse,

le soleil permanent, mais je rêve de nuits qui
n'en seraient point où je pourrai marcher sans
crainte le long de murs frais gris perle. Je sais
pourtant que, dès demain, l'angoisse du déclin

du jour m'étreindra.

Baie bleue

A la lisière du jour,
La baie scintille de bleu. 
Une frange irréelle de
Bulles qui palpitent,

Assoiffées de vérité
Sans savoir vers qui
Se tourner, elles se
Multiplient à chaque

Seconde de l'aube. 
Parvenues bientôt
A leur point de finitude,
Elles éclateront sans

Peine, et monteront
Doucement s'unir
Dans la tendreur
De la lune épanouie. 


Été ?

L'air est revenu,
Plus frais, le vent
Tourne. Le ciel
A des couleurs
Grisâtres, sans attrait.

Demain l'été diffusera
Ses notes musicales. 
Sera-t-il fin prêt vraiment ?
Ou faudra t-il encore sa
Petite laine ?

Les yeux fermés cette nuit,
Je lui peindrai ses couleurs
Dorées pour le jour de sa 
Venue. Serai- je la seule?
Viendras-tu m'aider à ce cadeau ?


Lignes tracées

Sagement, avec constance,
tes lignes portent des bibliothèques
entières dans chaque point d'encre
grasse.

L'arbre aux songes est siège pour
les femmes lectrices. L'homme court
et oublie le repos.

Tu cueilles un instant son attention
et lui enseignes l'essentiel : plaisir
simple des bibliothèques de signes
et de la graisse des encres.

Arbre aux livres

Femmes envoutées
Par les lignes bien tracées
Vivent leurs ailleurs  

Dans l'arbre des mots cueillis,
Paix de l'esprit, absorbées.

Ma Grèce de fantaisie

"La Grèce en ma faveur est trop inquiétée.
De soins plus importants je l'ai crue agitée,
Seigneur..."
, Ma Grèce, ce sont les vers d'Oreste
dans l'Andomaque de mes douze ans.

Nulle crise, nulle télévision subitement fermée
au troupeau irascible des consommateurs du soir.
Non, des colonnes de carton et les alexandrins

de Racine, si peu grecs je présume, et qui guidèrent,
patiemment, mon apprentissage de la langue française
et de ses étranges mythologies.

Mots

Mots étranges et que le vent conduits
La poésie est contrainte qui libère
parfois. Les corps s'éloignent et l'esprit

seul relie. La vague a passé, l'empreinte
du pied sur la grève demeure. Lecteur,
sois bienveillant pour les croiseurs de mots.

Nature

Nature foisonnante dans tes mots
neufs comme un baume patiemment
appliqué. Derrière tes mots, l'épaisseur

du désir qui recherche la porte étroite
que la main ne peut ouvrir, avance,
étreint, subjugue puis se relâche.

La semeuse a froid que le printemps,
patiemment, avait drapée de lettres, de
souffles et d'esprit renouvelés. Obscénité.

mercredi 19 juin 2013

Coucher

Ce soir les nuages roses
Seront un tapis pour le ciel,
l'air doux et parfumé s'animera
Pour conter les amours naissantes.

A l'estuaire, même les saumons
Ne viendront plus sauter entre
Les vagues. Tout sera communion
De la nature et de terre et chacun

Trouvera le bonheur du couchant. 
J'irai seule et me fondrai en une fois
Dans l'immensité des cieux ombrés.
Pour toi je dénouerai mes attaches. 

L'homme fleuve

L'homme fleuve 
Déverse ses mots
Sans retenue aucune.
Et sans baisser les yeux.

Ses mots, il ne voit pas 
Comme ils vont et comme
Ils s'insinuent dans la
Corbeille des femmes qui

Boivent ses paroles. Son
Regard est au loin et cherche 
Et fouille dans la foule venue
L'admirer. Je suis là et j'attends

Depuis longtemps son accroche
Et je sais que je peux mêler 
Dans un même amour des lettres
Mes mots dans les siens.  

Mentir

Mentir, j'ai trop menti,
à petites doses ou à grandes
louchées. Ma langue était
insulte qui se voulait paisible.

Je ne le veux plus. Une rencontre
neuve me mène vers l'ailleurs et
je ne veux sautiller sur deux plans,
en amour, tout au moins.

Mais je ne veux perdre l'échange rare
et subtil que l'entrelacs fit naître
et mes yeux où qu'ils soient à te lire
toujours cherchent et cherchent encore.

mardi 18 juin 2013

Ma fleur

Je me vois en rose encore
En bouton. Parfumée et 
Voulue par des milliers de
Fées. Pas une rose quelconque,

Mais une rose experte en
Senteurs et en couleurs.
Mon amant me l' offrit un
Soir de printemps. Il me

Donna le même jour son
Cœur et son amour. Depuis
Sans cesse en alerte je vis
Pour ma fleur qui est l'unique

Bonheur qui porte mes ardeurs.

Bourgoin-Jallieu

Longtemps ce fut pour moi une cité précieuse
on l'on jouait incongrûment à un sport du grand
sud. Parfois, je feuillette des pages jaunies

qui parlent du rugby à Bourgoin, de son casino
aussi, que l'on fit diriger par un vendrois brillant,
joueur à plusieurs postes.

J'attends l'automne et ses vendanges qui m'y guideront
à l'appel de mon grand, sagement expatrié, pour caresser
du Pézenas de Molière le cuir tendre de ses enfants.

Brouillons

Le livre a jauni,
il a trente-sept ans,
imprimé un printemps
que l'on voulait d'espoir.

Le sujet a perdu de son lustre,
le matérialisme historique ne
paie plus. Sous la reliure marquée,
des brouillons écrits d'une lettre

claire et bleue. Listes, notes,
idées, flanquées d'un stylo simple
et d'une paire de lunettes paisiblement
posées. Manqueront-elles à leur auteur,

mon hôte ? Je ne sais mais avant de le lui
demander, je me plais à imaginer qu'il en
détient plusieurs pour chacune des activités
de son inestimable vie

Silences

Silences du chemin lent, en train,
quand le jour vous accable. Le Talgo
pendulaire est étroit et ses cahots
nombreux.

À Castellón de la Plana, une ondée
torrentueuse n'a su pénétrer les vitres
grises ; le public s'est lassé, fouillant
dans ses vivres pour mieux s'y oublier.

Me voici à Valence, l'air y brasse des
chaleurs sans fin. Je suis dans une maison
de livres, dans toutes les pièces, du sol au
plafond. La tentation est grande de m'y abîmer.

Mais les paupières sont lourdes et déjà la ville
m'appelle. Saurai-je m'y orienter et y glaner
les éléments infimes dont tu ferais merveille,
assise sur le marchepied des rêves ?

Clochettes

Les clochettes ont sonné 
L'appel aigu de la forêt.
Graciles et fragiles, elles
Ondoient doucement

Dans la brise matinale
De la région lyonnaise. 
Elles seront au rendez-vous
De mon aîné dès cet été.  

Maison de pierre

Dans les temps reculés
Sur un chemin de douanier
Ou dans les champs de
L'ancienne Gaule les

Maisons de pierre sont
Les demeures de nos 
Aïeuls chevelus et barbus. 
Les Celtes portent en eux

Le culte minéral de la
Roche grise et froide.
Ils vivent en musique et 
Joie dans leur habitat 

De naturel aux formes
Arrondies et grandioses. 

lundi 17 juin 2013

Tanka chaud

La chaleur est brusque,
Venue chauffer nos paupières,
Lourdes vers le soir.

Les nuits éveillent nos corps
fatigués sur les draps noirs.  

Avenir

Irma la douce a perdu
Sa boule de cristal. 
Elle a roulé toute la
Journée et la voilà 

Échouée sur la grève.  
Plus d'avenir pour elle
Et le quartier. Je m'en
Suis saisi et j'hésite

Encore à lire mon avenir
Entre mes mains. Je préfère
L'instantané de mes pensées. 
Je crois que je vais lancer

Au loin ces images futures. 

Âme blanche

Mon âme fragilisée se froisse
Comme les ailes du papillon
Posée sur la fleur elle revit,
Dans les airs elle s'inquiète.

L'ombre de mon âme survit
Au delà de la réalité. Sans
Partage elle ne sait plus vers
Qui voler pour ne pas retomber. 

Les gouttes de rosée sont le
Goûter léger de ses soifs d'été
C'est vers le blanc nacré qu'elle
Se tourne désormais pour pleurer.  

dimanche 16 juin 2013

Seize juin

Il n'y eut pas de printemps,
cette année-là. Le ciel se fit
de carton quand ton frère me
convoya.

Je ne me souviens que des cris,
dans cette ville hostile, et cet
appartement désormais insensé.

Nous fuîmes, nous prîmes un autre
appartement, tenu par un margoulin
matois. Rien ne fut pareil,

jamais. Que sont les siècles pour la peine ?
Un quart s'en est allé et elle demeure,
éternelle question et tendresse volée.

Vingt-cinq

Un souffle s'est éteint 
Il y a un quart de siècle,
Et la  chair depuis est 
Orpheline et sans repos. 

Tragique jour comme
Une mauvais  musique
 que je n'arrive pas
A effacer. Dans la joie de

Ses frères qui l'ont succédée
Elle est et elle se fait petite
Mais elle sera  toujours 
Leur grande sœur de cœur. 

Source de vie

Le vent s'est tu et le blé serré
grille. Mes yeux en disjoignent

l'épi. Sept grains, peut-être huit,
durs et fiers. Ils craqueront sous

la dent, avec une amertume neuve.
Où sont les pâtes moelleuses qui les

accueilleront ?

Destin

Vivre en la beauté du
Rivage, se sentir apaisé
Par le flux des vagues
Et vivre avec les siens.

Fabuleux destin de l'étoile
Qui vit deux mondes et
Caresse de ses branches
Ses rejetons encore un

Peu pâles. Bientôt
Les petits vogueront seuls,
Portés par les immenses
Vagues. Ils parcourront

D'autres galets et  fixeront
Leur lumière sans se soucier
De leurs coloris qui sont
Ceux de leurs parents.

 

Plage

Le vent a forci et les jeux sont laissés,
les quatre du même sang sont sur la grève.

Des sacs tirés, ils se régalent de mets tiédis
et imaginent l'été sur la plage immense. Ils

retrouvent enfin le temps des piques-niques,
du repas préparé que l'on avale en riant et de

ces jours d'été où rien ne vaut tant que de
s'étendre sous le feu tendre du pays.

samedi 15 juin 2013

Blanc bleu

A force de maintenir
Son bleu, le ciel a pâli
 il en est devenu blanc.

Dans la tombée du jour
Les oiseaux se font plus
Nombreux et les insectes

Cherchent la couleur des
Chambres aux rideaux lourds.
Pas un souffle, le temps des

Humains s'est arrêté. Les murs
De la ville ont trop chaud et font
Renaître les fissures passées.

Chauves souris et hulottes tendent
L'oreille. Ce soir elles  sortiront tard
Les fanfares se chargent du bal.

Chevalier des cœurs

Depuis longtemps le chevalier
Des cœurs parcourt les chemins
Herbeux. Il s'arrête parfois et
Voit passer de jolies fleurs.

Il cueille, cueille et se baisse
Au sol. Jamais il ne recule, 
Toujours le buste en avant, 
Le front haut, il sourit à sa

Chance. Combien de brassées, 
Combien de fleurs fanées, il ne
Compte plus. La quête seule
L'attire à son sein. Les fleurs,

Du passé se fanent et se ternissent.
Mais lui, debout devant son chevalet
Il peint une à une ses fleurs sur la
Toile. Un bouquet de mille essences.  

Statues

Longtemps je crus les statues
invariablement de pierre terne
ou de bronze terni.

Elles alourdissaient le regard
et pénétraient la terre. Les jours
nouveaux en offrent des variantes

que tu cueilles à foison. Légères,
immatérielles, ces nouvelles statues
fourmillent de couleurs et associent

aisément les ennemis d'hier. Sous le
cliché apparié, les géants, en couleur,
peuvent enfin se regarder.

Géants

Je suis ni Ulysse ni Tabarly
Pour m'aventurer sur les
Plaines de la mer. Je ne
Passerai jamais le détroit 
De Messine. Je parcours

En pensées et lectures les
Tempêtes déchaînées et
Combats les monstres marins
Sans armes mais avec mes
Larmes d'émotion. Les 

Géants des eaux se regardent
Et s'admirent dans leur
Intimité si proche. Ils s'embrassent
Pour se laisser le temps et
S'habituer aux marins curieux. 

vendredi 14 juin 2013

Pleine

Me fondre dans la rondeur
M'épargner toute douleur
Et savourer toutes les couleurs
De ma palette de douceurs.

Effacer les contours aigus 
Des figures acérées,  repousser
Au loin les noirceurs de la
Nuit,  vivre en rondeur de lune

Pleine, avec lenteur et charme
A la rencontre de l'ami retrouvé
Et, à la faveur d un mot formulé
Soupirer en volutes dorées.
 
 


Je veux

Je veux un monde ouvert,
ouvert  sur un autre monde
plus réel, plus vivant que
Notre chair. Je veux 

m'abreuver de pensées sages
Me nourrir comme les
Enfants sages et m'endormir
Dans les draps lissés. 

Je veux passer derrière
Le tronc de l'arbre et 
Scruter la profondeur 
Des âmes vagabondes

Qui font des sauts dans
Leurs idéales candeurs.

Les musiciens

Les dire, c'est y penser toujours.
Il n'est pour moi de musiciens
que de Brême et leur image

leçon de liberté. Un monde se crée
en peu de mots qui jusqu'à nous

si tendrement rayonnent.

Retours

Retour à la lecture,
au site qui t'a vu déployer
tes ailes. J'y lis ton passage
et le retour d'un cueilleur

de mondes petits et qui est
tant pour nous. Donner la vie,
puis l'élever, dans le battement
des seconds pour toi, des semaines

pour moi et s'émerveiller enfin de voir
qu'il nous ouvre du monde la porte vive.

jeudi 13 juin 2013

Retour

Le fils est là,
Il a une besace
Pleine d'histoires. 

Ses yeux pétillent de vie 
Il abonde de mots et de
Sourires. Il avance plus

Vite que la vie. Ses mains 
Parlent pour lui et  il chante
Pour moi la belle leçon 

De sa jeunesse. Il  a encore
Grandi.

coeur planté

J'ai planté mon cœur à côté
Du tien dans mon élan d'amour
Que j'ai tenu au chaud longtemps.  

De bleu il a viré au rouge carmin
Et il s'épanouit à l'horizon de
Nos années susurrées en

Secret. Parfaite floraison de 
Sèves entremêlées et de 
Parfums  odorants.

Cœur rouge

Cœur rouge de feu
Tout de fleurs sucrées formé
Depuis l'été bat. 

Jamais tu ne te défeuilles
Car tu palpites pour moi. 
 

le temps d'une respiration

Le tempo d'un souffle,
la respiration se calme
Un papillon vole.

Une caresse posée
sur ma joue. Est-ce un rêve?

Envie

Me fondre dans le bleuté
De l'océane clarté. Vivre
Parmi les algues et les 
Roseaux miroitant au
Bord de l'eau. Tout
Simplement. 

Frôlement doux de la
Demoiselle aux habits 
Verts qui volète avec grâce
Autour de l'onde turquoise. 
Allongée sur le sable, je
Compte les coraux qui
Palpitent. 

Un saut dans le lagon et je parle aux
Roches poudreuses. Sous leurs écueils,
Les bulles des poissons me rappellent
Que je ne suis plus seule. 

mercredi 12 juin 2013

Étoile de sable

Couleurs fantaisies
Et couleurs inouïes
Que la nature porte
Dans ses flancs.

Un élan généreux
Qui offre aux yeux
La palette des dieux
Création absolue. 

Le grand navigateur
Sait-il distinguer au sol
L'étoile dont les reflets
Me font ciller mille fois ?

Amour indissoluble sous
Le soleil de juillet quand 
La marée revient au seuil
De la nuit. Étoile de sable. 


Chaleur

La chaleur de juin a percé
La couche nuageuse qui
S'étendait comme une 
Mare au-dessus des têtes.

Le retour des échassiers
Ne s'est pas fait attendre
Ils sont arrivés cette nuit,
Et leurs œufs bordent les nids.

L'éclosion de l'astre approche
Il fera chaud pour l'égalité des jours
Chantée et dansée à la fête. 

Phaéton est prêt à lâcher les
Rênes. Je sens le frémissement
De l'océan et l'air frais sur ma peau. 

Brême

Dans l'enfance lointaine
De la chanson enfantine
Des animaux me parlaient

Et formaient un orchestre
Magique bien avant chat
Noir chat blanc. Le coq,
L'âne et les autres de la
Ferme refusaient tout de 

Go l'implacable décision
De nous faire l'offrande 
De diverses charcutailles.

Hier, il me plaisait de suivre
Les amis sur les routes de
Prusse pour savourer leurs
Boutades et leurs chants 
Qui me fascinaient et qui

M'obsèdent encore ce jour. 

La femme-fleur

Évanescente, toute senteur,
elle vit dans les rêves et de là

me sourit. Existe-t-elle ou l'inventé-je ?
La femme-fleur est esprit qui balaie

mes cils fatigués. Ma confidente, mon
jardin en miniature. Quand cesseront

mes chants et que la terre m'avalera,
j'aimerai que mes cendres s'y mêlent

éternellement.


L'Argentine de Gardel

L'Argentine me fascine,
si lointaine et si proche.

Par amour, un ami romancier
s'y fit auteur de séries d'amour

pour y rejoindre sa bien aimée.
Tango des bordels où les hommes

dansaient entre eux. Un Dieu qui
n'était pas de là mais de Toulouse.

Voix de séducteur en poche, Carlos
Gardel m'y accompagne la nuit.

Envie d'écouter l'espagnol prononcé avec
des traces d'accent italien sur les trottoirs

de Buenos Aires. Pays inaccessible et
pourtant si proche et si aimant.



Argentine

Dans le petit matin
J'ai pu rêver de l'ange.
Serait il parti en Argentine
Est- ce lui qui aurait emporté

Les quelques pages dans
Ce pays immense que j'ai 
Toujours admiré? Les 
Grandes étendues, la

Symbiose avec la nature
Le repos de la solitude.
Ses grands poètes aussi. 

Une page vue d'Argentine,
Joie puérile c'est vrai, mais
Mon ange se serait-il déplacé ?
Le mystère me tient en éveil. 
 

Galatée

Statue d'ivoire sans âme,
folie d'un vain sculpteur,
elle ne bouge sous la soie

et ne frémit pas sous l'organdi.
Pygmalion a beau faire, je préfère
encore un lion pygmée à sa créature

factice. Les mots ne sont rien, si la vie
ne frémit sous eux. Il y a dans le regard
d'un enfant plus que tout Baudelaire et

Apollinaire aussi.

mardi 11 juin 2013

Bonsoir

Je sais que dans le soir tombant
Tu écris toujours avec élan
dans  la facilité du Maître des
mots et des tournures.

Pygmalion toujours en éveil,
Tu tournes autour de tes
idoles et façonnes tes oeuvres

dans la précision du ciseleur
à l'oeil sûr et rieur. La muse
est devenue soudain la mue
de mon abécédaire du coeur.

À Perpignan

À Perpignan, les anges aiment le vent,
Leurs ailes sont plus courtes et leur

Sourire se renfrogne. Les anges aussi
Ont leur saute d'humeur qui leur fait voler

Des fleurs rosées le pistil le plus pâle pour
En faire présent à la reine du verger.

L'ange du parc

Le parc d'automne a recueilli
 dans sa verdure  l'ange des
Lectures. Il est venus des
Plaines du Caucase, il a couru
Très vite avec ses bottes
 cousues puis  Il a attrapé 
Au vol son chapeau rond et
Son manteau de petit gris. 

Il a plu cette nuit dans le parc
De Saint Nicolas, et notre ange
Pour se dépêcher à ouvert ses
Ailes quelque peu rouillées et s'est
Posé en face de moi. Depuis,  le 
Sourire ne le quitte plus et je sais
Que dans peu de temps il
M'offrira son livre si précieux.  

Hiéroglyphe

Hiéroglyphe, écriture sage
et sacrée. Au fusain et
à la sanguine.

Sang de vie, crayon de terre
et de feu. Union en pensée
et qui se sent plus

qu'elle ne se voit. Écriture absconse
que peu savent percer mais qui
régale les seuls initiés.

Baiser

Entre tes bras et mes bras
Nous ne faisons plus qu'un,
Alliance de chair et d'esprit.

Fusion des traits et baiser
Déposé sur nos cous unis.
Tu es moi je suis toi. 

Le cœur de nos têtes
Recourbées est le fusain
A jamais tracé sur le papier.  

Comment lis-tu

Comment lis-tu, où, avec qui ?
Restes-tu des heures ou laisses-tu
le sommeil te gagner ?

L'écrit pénètre-t-il tes rêves et les
féconde-t-il, guidant ta main dans le choix
de tes si belles photos. Je ne sais. Je songe.

Cinquante cinquante

Je ne sais pas,
Je n'ai pas compté
L'alignement des lettres,
Ni le nombre de vers.

Ce que je sais, c'est que 
Tu me réponds toujours
En écho proche, doucement
Sans attendre en retour.

Ce matin sur l'écran nous
Étions égaux : cinquante
Cinquante. Un bel assemblage
Un rouage bien huilé, qui

Tourne et ronronne et 
M'emporte vers des chemins
Jusqu'alors inconnus. Que
L'horloge ne s'arrête pas alors.  

Faut-il

Faut-il que tu m'aimes pour que je t'aime aussi ?
Tu es libre et libre je suis.

Les salines dessinent au matin de vastes taches
rosées qui disent du monde toute hiérogamie.

Des crevettes s'y aimèrent, insensibles au regard ;
de leur étreinte, ne demeure que la vapeur rosée

qui ensemence le monde et régale le plat. La soupe
sera chaude, sous l'œil des vrais amants. Ils la partageront

dans le sel de la vie, avec des bruits de succion, des tintements
de faïence. Ils seront eux aussi, que l'on croyait perdus.


saisons

Les saisons passent au cœur de la semaine,
parfois de la journée. Les enthousiasmes
s'envolent que l'on croyait pérennes.

L'on s'attache aux mots, aux vers, aux tableaux
d'un monde proche et d'une grammaire neuve
et l'on cherche une complicité à travers eux.

Confiance, distance, défiance. Les fiancés
sont bien loin qui ont grandi et mûri. L'une d'eux
écrit si bien que l'autre l'espère, matin et soir.

lundi 10 juin 2013

Balancelle

Je vois une balancelle
d'un vieux rose fané.

Ses pieds sont rongés
Le temps les a usés.

la brise douce de juin
soulève les mêches

de nos cheveux fins.
Nos bras hésitent

à se frôler et nos
sourires sont timides.

Nos pieds battent
La mesure et

La balancelle vogue
au gré de notre envie.

Des cris d'enfants
au loin, se joignent

au grincement ténu
de l'armature écaillée.

Je veux garder ce temps
Et m'endormir doucement

Dans un balancement de
nos regards croisés.

Confiances

Monde cruel où les êtres
s'accrochent désespérément
à leurs points de subsistance !

Farce bien étale que le dialogue
et les je t'aime lancés à foison
Illusion des écoutes bienvenues.

Les confiances ne sont plus.
Chacun se sert dans le sac
des désirs et des envies.

Vers qui se tourner quand
même au miroir certains
arrivent à faire croire.

Les mots se sont tus,
Les regards se voilent
dans le noir du refus.


Papilion

Une crinière dessinée sur chacune de ses
deux ailes qu'il remue lentement. Le papilion

n'a pas besoin de rugir ni de bruisser pour
effrayer. Il les déploie et l'Afrique entre en moi.

Odeur de savane, mil que l'on pile, lions imaginés
plus qu'entraperçus en ce soir de juin doux.

Papillons bleus

Les papillons de l'ombre
Ont envoyé leurs éclaireurs
Dans leur costume bleu.  

D'abord tapis dans les 
Fourrés, ils grimpent vivement
Pour envahir les troncs.

Les premiers attendront à
 La  cime majestueuse
Du roi de la forêt, pour

S'envoler comme des dieux
Et former des rangs indigo
Dans le blanc des cieux.    

dimanche 9 juin 2013

L'ombilic de tes rêves

Mon doigt dessine autour de ton nombril
de sable un joli escargot de douceur.

Il rayonne la nuit comme une constellation
de quinquets tièdes et s'envole au matin

avant que ne me réveille. Ferme les yeux,
endors-toi, il sera ta veilleuse toute la nuit durant.

La promenade des escargots

Le temps des escargots
Se dessine dans les bourgeons. 

Suspendus comme à des hameçons,
Ils se délectent de sève neuve.

Plus de murs laborieux à grimper  
Où souvent le vent les faisait 

Basculer. Ils vivent des heures
Pleines, à gravir les tiges

Riches et parfumées des 
Tendres cœurs de pigeon.  

Les voilà dans les airs, on dirait
Qu'ils hument leur nid de verdure,

Et moi je vois leurs ailes de bonheur. 

Édifice

Gemme éclatée ou 
Mégalopole vue du
Ciel une nuit froide
D'hiver?
Qu'importe, cet 
Univers palpable
A les reflets de tes
Yeux mordorés.
En scrutant bien je 
Vois  l'image encore 
Un peu floue d'un 
Monde à reconstruire,
En phase avec cette
Lumière de phare 
Dans le cristal de la
Pierre de notre édifice. 

Galets de verre

Le verre dépoli du bord 
Des plages se contemple,
Il miroite à la face de l'eau 
Et renvoie les mille facettes

De leurs vies. Leurs vies, 
C'est les nôtres, tour à 
Tour enroulées et vrillées,
Comme la pâte à modeler.

Réunies sur le sable, venues
De toutes parts, elles se 
Murmurent leur passé 
Multicolore et attendent

La vague qui vient les prendre. 
 

Liberté

Cafétéria Llibertat recluse en marge de Gràcia.
Sur l'écran, la guimauve de la une en espagnol,

derrière moi une chanson d'amour en chinois,
le café est bon et le croissant moelleux. J'aime

sentir Barcelone entrer en moi, de la main d'étrangers
qui sont sa force et l'empêchent de s'assoupir.

Dans quelques heures je n'y serai plus. jusqu'à la fois
prochaine. D'ici là son parfum, divers, m'entêtera.

Barcelonaître

Barcelone est encore et qui déjà n'est plus,
j'étire le matin derrière les persiennes closes.

Mes vers se veulent hommage à toutes ses profusions,
en femmes, en hommes, en lieux. Trois jours sont peu

qui pourtant me fécondent. Le printemps n'est déjà plus
qui a tardé à naître. Je sens poindre l'été et lui fais

révérence. Est-il d'ailleurs rien de plus beau, au cœur
du quotidien, que de barcelonaître, toujours et à nouveau ?

À la petite semaine

Tu me parles de trophée et de vainqueur,
je souris des emportements de ton cœur.

Je ne suis qu'un gagnant, à la petite semaine,
qui te jette des cailloux dont tu fais des montagnes.

Ton amour est partout et qui pourtant se tait. On
te torturerait que tu ne l'avouerais point. J'aime

que tu ranges mes cailloux dedans tes blanches mains
et en fasses semence blonde pour les champs du matin.

Rencontres littéraires

Trois personnes et aucun
personnage. Trois amitiés
et des vies débordantes.

Un sachet de papier rempli
à craquer de quelques-uns
de leurs livres récents,

quelques mois de sueur, de sang,
beaucoup d'espoir. Trois styles
différents et un même amour de

l'humaine condition.

Silence, constance

Silence de la nuit,
constance des pensées.

Une brise fraîche entre
par la persienne lâche.

Elle me tient éveillé,
tout à tes présents :

ton vin en écho des
verres partagés avec

Xavier G. au cœur de
Barcelone, un soir
de printemps.

samedi 8 juin 2013

Un peu de vin

Le raisin égraine sa chanson
Dans le clapotis de la cuve. 
Plus un cep en terre et les
Sarments ne sont plus 
Que poussière au feu.

Pressé joyeusement, foulé
Aux pieds, peaux et fruits
Mêlés, le breuvage divin
Coule frais dans nos verres. 
Il refroidit nos doigts et chauffe

La tête et le cœur dans 
L'envolée lyrique de la
Parole qui se délie. Nectar
Adoré qui raffermit le 
Peureux et rassure le 
Tremblant. Bois ! Tu seras
Vainqueur.   

L'horreur et le bonheur

L'horreur et le bonheur,
au même moment, à quelques
centimètres de distance.

L'horreur, ce furent ces musiciens
du métro, Kosovars et Péruviens,
qui nous assommèrent de couacs

amplifiés artificiellement. Le bonheur,
ce furent les regards pétillants des voisins,
moins ironiques que complices en humanité.

La musique adoucit les mœurs, dit-on, je ne sais,
mais ce que j'ai appris sur les lignes rouge et verte
du métro de Barcelone, c'est que la mauvaise musique

peut faire naître un instant de bonheur.

Vespa Bis

Tu me parles de ces Vespas
qui hantent les rues d'Espagne.
Je me souviens de ces deux
roues qui parcourent la botte
D'Italie.

En passant par les jeunes effrontés
qui, il y a plus de trente ans, suivaient
en hurlant l'autobus sur les routes
escarpées menant à Amalfi,

Sur leurs engins de couleurs passées.
Leurs enfants nous ont fait patienter
aux feux à Naples et à  Pouzzoles
dans cette baie surchargée et chaude.

Et je souris en repassant la visite
en pays montagneux d'Aoste,
au jour d'exposition des ancêtres
Vespa, qui faisaient la fierté de

leurs propriétaires. J'aimerais un
week-end à Rome, accrochée
A toi, roulant, poursuivant un
Moretti heureux de nous ouvrir
notre voeu.

Temps étiré

La pluie martèle la rue
Le toit résonne des gouttes
et le ciel est bas et triste.

Le temps semble lourd
La vie s'est suspendue
dans ma chambrette.

Mon coeur griffé de soupirs
cherche à calmer ce temps
qui n'en finit pas de passer.

Pourtant je suis fébrile, je
veux avancer plus vite
et mon sang me dit de

m'apaiser en ce jour frais.
Tout se mêle à mes pensées :
Le temps s'arrête et reprend.

Ma profusion

Ma profusion, ce ne sont ni les colifichets
de luxe, ni les pouvoirs dérisoires, ce sont
les mets que l'on prépare lentement pour
m'accueillir

ou les livres que les amis m'offrent à foison.
Je reviendrai de Barcelone avec près d'une
dizaine d'entre eux. Petits, gros, légers,
lourds, reliés ou brochés, en vers ou en prose.

Romans, nouvelles, poèmes. Des semaines, des
mois, parfois deux années de travail, le cou
courbé sur le clavier, tôt le matin ou tard le soir.
Des livres si différents et pourtant si empreints

d'une chaude humanité. Ma profusion, ce sont eux.
J'entrouvre le sachet et les sens déjà frémir, ces
pierres vives qui demandent ma lecture avec, en
marque-page, les tickets des bars où vous, mes amis

me les avez offerts.

Un parcours inattendu

à Jaume Benavente

Nous avions parlé jusqu'à plus soif,
feuilletant les livres qu'il m'avait
apportés dans un sachet de papier,

à l'enseigne d'une maison de sport, quand
il me proposa de me conduire sur les lieux
de son enfance et de son œuvre. La réalité

se teintait de fiction. L'air était tiède
et sombre. On donnait une fête bruyante dans
une belle demeure aux volets clos et au jardin

doré par l'alcool. Nous commençâmes par la rue
du Vent où vit encore sa mère. Nous y passâmes
rapidement de crainte de l'effrayer, puis nous

continuâmes par la rue de Salses où vivait le père
du héros de Loin d'ici. À mesure que nous entrions
dans le monde réel, la fiction s'imposait. Le climax

fut, une fois passée l'ancienne roselière, ces petites
maisons basses à bon marché, chamarrées de tons clairs
et qui semblaient tirées d'un Buñuel mexicain. Nous finîmes

par son ancienne école primaire, l"école nationale" comme
on disait alors dans une langue imposée qui n'était pas celle
des enfants des rues. Le métro nous sépara, prolongeant le parcours

dans une nuit de mots.

vendredi 7 juin 2013

Tanka nuit profonde

La nuit profonde
Se tache de brume sans
Lune. Le noir luit.

Pas un cri, pas de chat qui
Cherche sa proie dans les rues. 

Espaces-temps

Il n'est d'espace hors du temps qui le façonne
et nous y invite. Dix-neuf heures sonnent dans
ma tête et la cafétéria Berlin n'a plus rien de

celle qui m'accueillait ce matin. World Music,
gin-tonics, bières en bouteille. Le travail est
loin et l'on pense aux plaisirs. Le catalan du

matin se mâtine de castillan. On rit fort et les
verbes sont hauts. Le ciel est encore clair mais
la nuit veille qui m'emmènera bientôt à Horta.

Quadrillage

Se laisser emporter par le quadrillage
sage des rues, assoupies à l'heure,
tardive, du déjeuner. Fermer les yeux

et se guider aux sons. Deviner derrière
les plus graves , la pauvre vie des humbles,
les heures sans sommeil, le logement

précaire. Puis les rouvrir et se laisser
envahir par les sourires cueillis, au hasard,
et qui suspendent, heureusement, le temps.

Chars à voile

Horizon impossible de ma petite
enfance, ils glissaient au loin sur
fond de mer d'Iroise. Aujourd'hui,

en quelques vers, tu me les dévoiles
et les rapproches. Un monde s'ouvre
que je croyais définitivement fermé.

Vent

Du sable noir à perte de vue,
L'eau dormante est dessous, 
De gros nuages assez vaporeux,
L'air et le froid viennent de la mer.

Des voiles de toutes les couleurs,
Des plots alignés par deux, par trois.
Il n'y à plus qu'à tenir l'écoute et 
A tourner son char en prenant 

Des bords. Je m'arrête face à la
Mer, dépassée par les jeunes 
Pressés de vivre. Je recommence
Et tourne autour de la Franqui.

Plaisir des bibliothèques

Plaisir des bibliothèques,
de la salle de presse surtout,
où les pages se tournent dans

un froissement d'ailes de colombes.
peu ou pas de voix. Du métal qui
s'échappe d'un casque mal ajusté,

le cliquetis de deux ou trois netbooks
entourés de livres à la tranche grisée
par des centaines de mains anonymes.

J'aime y lire et y boire la vie des autres,
à petites lampées. Mais déjà le soleil
m'appelle au dehors. je me lève et sors...

L'autre Berlin

Une poutre d'acier riveté
soutient un plafond à caisson
sale qui rappelle vaguement

les tropiques. Deux énormes
ventilateurs tranchent l'air

tiède du matin. Peu de gens
à cette heure. La faïence

s'entrechoque sur fond de
de disco usé et le temps glisse.

J'y suis bien. Ah, j'oubliais, Berlin
est le nom d'une cafétéria sise à

Barcelone à l'angle de l'avenue
Diagonal et de la rue Muntaner.

Les cent ans du Turó Parc

Demain on fêtera ses cent ans,
pour l'instant les terrassiers s'affairent.

Parc curieux qui me charme depuis
toujours. Entouré d'immeubles bourgeois vitrés

mais aveugles, il est un conservatoire en petit.
c'est là que je vis les premières perruches

échappées d'Amérique. on y tourna naguère
un film fort et profond, "Un pistolet dans chaque main".

Demain les enfants joueront et l'on boira du vermouth
à l'heure où le jour triomphe de la nuit.

Vespa

Son nom veut dire "guêpe", en catalan
comme en italie, son pays d'origine.

son bourdonnement est partout et,
bien avant le lever du jour, elle en

signe l'imminence dans les rues montantes
de Barcelone. Au gré des feux, son bruit varie

du filet isolé au vacarme étourdissant. Elle
n'est le propre d'aucune classe sociale. S'y

juche aussi bien l'homme d'affaire cravatté
que la jeune femme dont l'épaisse chevelure

déborde du casque en bol avant de retomber
sur la veste en jeans à pointes et épingles.

De l'antique Vespino aux puissantes
japonaises, elle m'accompage depuis

plus de trente ans sans que jamais, timide,
je n'y sois monté.

La salle Beckett


Ce fut un ancien garage
dont elle a gardé les abords ;
un promoteur la tient déjà
entre ses mains

mais elle lutte encore, dans
le silence ouaté des murs tendus
de noir et de blanc.

À l'entrée est un petit bar où l'on
s'abreuvera au sortir du spectacle.
Nous sommes jeudi

et le spectacle s'intitule mercredi.
On remonte le temps à peine l'on
s'assied. Le catalan parlé

a l'onctueux de mon île. Les deux
personnages, Pau et Júlia, parlent
sans se parler. Miroirs fragiles,

c'est de nous qu'ils parlent, à mots
intelligibles. L'heure et demie s'est
envolée dans les vingt-et-une saynètes

tirées au sort de boules d'inox. Il est
temps de sortir. Une "pomada" nous attend,
gin fleuri en robe de citron, qui fleure bon



Marcher

Marcher longuement, jusqu'à oublier
ses pieds et la course du soleil,
tel est le prix à payer pour embrasser
Barcelone, longtemps insaisissable.

Le quadrillage est trompeur. Pas une rue
ne ressemble à une autre. La vie au ras
des murs de décide et les passants font
le reste, ente jasmins et bougaivillées.

Le soir, les murs épais rendent la chaleur
et la foule grossit. La bouche de métro
accouche de visages et d'attitudes neuves.
On cueille des sourires comme on gaule les noix.

La nuit, très vite, vous avale et il faut
repartir, l'estomac plein de bière ou de
mauvais rouge de l'été vers l'au-delà de
la ville, dans l'en-deçà des voix.

jeudi 6 juin 2013

Géants du désert

La nature porte en elle
Des mondes inconnus
A nos petits yeux d'humains.

Ces arbustes ne portent pas 
De vert, ils n'ont jamais soif,
Et leurs cheveux sont les 
belles Constructions de Gaudi. 

Des pieds lourds, gonflés qui
Sont des bulbes au cœur
D'anis et d'orgeat savoureux. 

Géants du désert, ils gravitent
Dans le souffle rayonnant et 
S'opposent souvent aux humains
Qu'ils affrontent en se dandinant.

Horta

Horta, doux nom féminin
Du jardin. Un délice de
Parfums et de lianes
Entremêlées s'accrochant
Dans leur dernier sursaut
Aux murs lézardés et chauds.

Colline aux routes tortueuses, 
Aux habitations fragiles, aux
Toits de tuiles. Elle abrite en
Son sein des habitants qui
Aiment rire, chanter et danser
Après le repas de la nuit.

Ces jours-ci je sais qu'un 
Homme aux liens forts avec
Ce lieu va porter ses doux 
Pas en rêvant à toutes celles
Qu'il a aimées. Il cherche à 
Y cueillir les fleurs de sa vie.  

Hapax

La palangranette est un
mot délicieux dans la
bouche de mon fils
qui fait tourner avec grâce 
tous les mets avant que

de les manger. Instrument
indispensable à la confection
succulente de chaque instant,
toute de bois vêtue, elle
se teinte au gré des envies

de rouge,de vert, de doré.
Patinée, usée, elle continue
son chemin dans les casseroles.
J'aime ces mots de famille,
inventés au coeur de la chaleur.

Envol

Le roucoulement du couple
des ramiers niché dans le
pin depuis des années, les
réponses répétées des fines
tourterelles turques au collier
foncé répètent en choeur :

Envole-toi, n'attends plus
rassemble tes lointains
rivages, respire l'air qui
t'appelle au large de ton
espoir et pousse les portes
du chemin que tu hésites

à regarder et à respirer.
Ton souffle est celui des
êtres libres aux yeux d'ambre
et de jade. Envole-toi et suis
le tracé de nos ailes. Souris
et surtout envole-moi !

Avec parcimonie

Elle marche avec parcimonie 
dans les allées ratissées.

À  ses pieds des fleurs sur
ses ongles dénudés.

Je mets mes pas dans les
siens et je retrouve les marches

anciennes quand nous étions si
jeunes que le ciel en riait.

Chaptal

Attente incongrue
Pour le contrôle
D'une machine.

Murs gris d'un
Ancien garage 
Couple uni dans

Le travail. Des
Revues de 
Plusieurs années

Comme dans le
Cabinet des docteurs.
J'entends le ronron

Des machines. Oh !
Ma voiture est en
Hauteur. L'homme

Haruspice découvre
Les entrailles du 
Moteur. Un matin
En haut de Chaptal.

mercredi 5 juin 2013

Un robinier doré

Tu as vécu longtemps  
Plus de trois cents ans, 
Et tes couleurs, cependant
Restent intactes : variant
Du jaune citron au vert 
Pâle tu as ébloui les 
Yeux de L'ange qui
Me tenait la main 
Dans ce jardin divin
Où les feuillages des
Vieux arbres nous 
Apportaient retrouvailles
Et sérénité de nos regards 
Savourés.

Mon jardin est le tien

Le beau Jardin des Plantes
où nous allions autrefois,
t'en souvient-il aujourd'hui

que nous le partageons ? Ses
hautes portes se sont closes
pour deux d'entre elles et

des pans entiers se tapissent
derrière le grillage vert.

Ses bancs placides sont toujours
durs, délicieusement, et les devis
nous y lient, encore plus sûrement

qu'hier


Le cerf-volant captif

Il n'est de cerf-volant sans
les fils de soie qui le font
virevolter et le retiennent
à la terre mère de la main
de l'artiste.

Mais l'artiste divague et va
de digue en plage, donnant à
l'oiseau de papier le sentiment
de l'étrange liberté.

Tel n'est pas le cerf-volant vu
ce soir, gros choucas de plastique
tenu court pour effrayer

les oisillons friands de graines.
Il n'est que dos et pantomime

amère. Un tournoiement captif

qu'on voudrait effacer.

Terre de Sienne

Telle la belle enfermée
Dans son donjon depuis
Des siècles, la ville des
Quartiers, le refuge 
De Catherine s'élève 

Dans l'ocre de la Toscane. 
Des ruelles sombres 
S'allient à l'imposante
Église de damiers noirs et 
Blancs. Les chevaux aux

Prés se préparent pour le
Mois d'août. Ils fouleront 
La terre  de Sienne sous
Les clameurs fortes de
Chianti. Douceur et force. 

Nos oiseaux

Les oiseaux sont parvenus
Jusqu'à nous. Ils portent
En eux espoir et tendresse. 

Dans leur bec des bribes
De roseaux et de plumes
Qui se joignent quelquefois

Pour la création rose tendre
De notre page de partages 
Dans l'univers de tous nos

Soirs. 


La quête de l'ailleurs, la quête du beau soi

Tu guettes l'ailleurs, tu le quêtes,
jusque dans ton enseignement
où le volcan de l'ailleurs rougeoie.

Tu rêves de l'île de Pâques et des
forêts de Bornéo. Mais, en fait,
c'est toi que tu cherches, libérée et

sereine.