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lundi 30 décembre 2013

Pensionnat

Toujours blotti et caché 
Loin dans les bois, le vieux
Pensionnat des mal-aimés
Est fermé pour la fin d'année.

La Sologne brumeuse et
Giboyeuse n'enferme plus
En ces jours froids les cris
Des garçons aux joues rougies. 

Des voitures noires avec chauffeur 
Sont venues devant le perron et
Les uniformes se sont engouffrés
Dans les véhicules glacés.

Seul, un geai aux ailes céruléennes
Pousse son chant guttural,
Témoin des punitions et des leçons
Dans les chambrées lézardées.


dimanche 29 décembre 2013

Chat noir, chat blanc

Chat noir, chat blanc,
Magie de la musique enivrante
et d'une succession de portraits
grimaçants comme des sourires.

La vie y est partout, même dans ces
cadavres fraîchement dégelés et qui
devisent derechef, comme si de rien
n'était.

Belle étape de la vie d'un spectateur,
tout comme le fut, un jour, The Big
Lebowski
, devenu œuvre de référence
pour toute une famille.

Quidam

Un quidam emporte Zoé 
Il lui présente ses amis 
Qui aiment jongler et sauter.

Elle, ravie, sourit au pays
Des chats noirs et des chats 
Blancs. Son corps suit la 

Mélodie lancinante, elle
Chavire du bonheur des
Habitants du Danube. 

Ils jonglent avec nos âmes 
Et lancent haut le diabolo
De nos malheurs passés,
Semblables aux dominos 

D'ivoire qui ornent les 
Pianos des gares d'Europe
Et les rues de Budapest. 


Z

Premier trait de plume, l'épée de Zorro
zébrant narquoisement l'ennemi pataud
roulé dans la farine.

Depuis, le Z est tout à la fois à mes yeux
l'alpha subtil et l'omega solide. Jamais
je ne m'enivre, je zigzague.

Si je veux taire mon émotion ou cacher mes
inaptitudes, je zézaie et de zabres à Zanzibar
m'invente une arche de... Zoé.

samedi 28 décembre 2013

Soleil de cirque


Zoé boude depuis l'enfance
Les caresses et les histoires 
Cela fait longtemps qu'elle
Les attend. Un rayon l'emporte

Près des étoiles. Un souffle de 
Chapeau magique et elle entre 
Dans le tourbillon de la danse 
Sans retour sur ses parents.

Les artistes virevoltent dans le
Chamboulement de joie et de
Musique. Zoé ne rêve pas, elle
Est au cirque sous le grand chapiteau.


La terre, cachette infinie

Vous souvenez-vous de ces jeux d'enfants
où l'on cachait si bien un objet que l'on finissait
par l'oublier plus sûrement qu'on ne l'avait enseveli?

Passaient les mois, les années, puis les ongles brunis
par la quête hasardeuse on retrouvait le jouet orphelin
qui ne faisait plus rire mais vous brisait le cœur.

Mes enfants, enseignants inouïs, m'initièrent à sa version
moderne, smartphone en main, le pas rapide contre les haies
broussailleuses ou dans les vignes nues. Une poignée d'heures,

une belle après-midi de décembre, au moment même où la nature
paresseuse se décidait enfin à rallonger ses journées. La neige
brillait au loin sur les flancs du Canigou. Nous étions dans un

quartier si neuf que nul carte ne l'identifiait. Un instant j'eus
l'impression de ce que pouvait être le paradis. Un paradis choisi.
Depuis, je le garde dans mon cœur et rejette les temples désertés.

vendredi 27 décembre 2013

Ronde de nuit

La lune amie attend ma ronde
De nuit. Un sourire familier au
Coin des chemins de la vie. 

J'aime marcher vers sa masse
De verre luisante dans la sombre
Matière des insomnies amenées. 

Voilure assagie des tempêtes 
Retenues sans le cri d'ennui 
Des jours où le corps fourbu

Repose au creux des matins. 
Tissage laborieux des Parques
Qui ne sont plus. Le fil est coupé.




jeudi 19 décembre 2013

Dix-neuf

Dis "neuf" et oublie le monde ancien dont tu viens.
Dis neuf des cendres, le dix-neuf décembre, en faisant
couler les syllabes de miel dans ta gorge écorchée.

Ton enfant est un homme depuis longtemps déjà et si sa cheville
boitille, sa voix est grave et son front s'ouvre à demain.
La pluie qui lave le sol ne parvient pas à effacer son empreinte.

Tu te souviens ? C'était au siècle dernier et son sourire emplissait
le berceau trop étroit, de paille ou de crin, tu ne te souviens plus.
Depuis il aime les siens, jour après jour, heure après heure, et il t'enchante.

mercredi 11 décembre 2013

Le fumeur de l'univers


L'homme s'est promis dans
Un bel acte d'amour d'avaler
Le cosmos parsemé d'étoiles, 
Et de rejoindre les demeures

divines. Une prétention s'ajoutant
à une autre, le voici prêt à prouver
Sa capacité à dominer le monde. 
La Belle n'en revient pas et observe

Le prétentieux dans ses actes. 
Il tire de sa poche une pipe de 
bois et dessine aux creux des
Lèves le contour de la voûte des 

Cieux. 

vendredi 6 décembre 2013

Un soir glacé


Les langues se délient 
Les masques du paraître 
Sont jetés aux orties. L'heure
Du bilan de la vie se lève déjà.

Les yeux fatigués quémandent
Pardon et révisent les derniers 
Moments comme une relecture
Du devoir mal écrit et brouillon. 

Finie la comédie, il faut apprendre
A vivre les derniers instants sans 
Peur, comme si le destin revenait
Sur ses pas et gommait les fausses

Routes et retraçait le chemin que 
Les pieds des enfants empruntent
Désormais pour écraser les ornières
Cahotantes et instables des aînés.

Le souffle de la terre


Quand le jour se fait
Quand les âmes s'étirent
Dans l'aube de pourpre et
De sang, j'imagine les sylvains.

A pas feutrés ils vont au cœur
Du monde recueillir les souffles
Des disparus de la nuit. La glaise
Se pare de vert feuillu et moussu

et façonne ses enfants en buvant
Au silence de la poussière volée 
Encore un instant comme une 
Pause musicale d'un jour sur terre.  


CANDLE IN THE WIND

Une bougie dans le vent. Ainsi demeura pour un pianiste son ami
une princesse que la nuit de béton à son peuple vola.

Ainsi fut un Homme, fils d'homme, à qui d'autres hommes volèrent
jeunesse et force de l'âge. Toute sa vie puis des mois où la bougie

commença à vaciller, longuement, agaçant les rédactions friandes
d'hommages hâtifs. C'est fait. La bougie s'est éteinte. l'hommage

vrai peut commencer. Silencieux et puissant, comme la levure fait
gonfler la pâte. À Carcassonne, Vladivostok ou Soweto.