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samedi 24 juin 2017

Bruits et chaleurs

Un jour de Saint-Jean n'est pas un jour. 
C'est une nuit qui tremble dans le bruit
Et les chaleurs de l'été naissant. La rue
Chaude exhale le bitume et les moteurs. 

Plus bas des portes claquent et les discussions s'animent. Les rires se mêlent aux cris des promeneurs du soir. 

Dans mon souvenir cette nuit est une
Robe jaune et le tempo d'une danse 
De bord de mer, douces et tendres comme les étoiles qui brillaient il y a 
Bien longtemps. Sont-elles encore là ? 

Un autre mois de coquelicots



Le mois est passé et s'en furent à jamais
Les pétales fragiles des cœurs oubliés.
L'esprit se perd à trop rattraper les quelques
Jours où ton visage était en avril dessiné. 

Sans jamais t'effacer  je ne pourrai te bercer.
Alors je pleure de t'avoir tant perdue
Au creux de mes bras le chagrin est né
Et le sérieux de la vie me suit dans ton ombre.


mardi 20 janvier 2015

Tu me manques

Pas physiquement, même si ta ligne
est si pure que le zéphyr se tend.

Non, tu me manques, comme l'amie
que tu fus et que tu es restée tout

au long de ces années. Complice en
voix et en rire, filigrane des mains de

nos enfants. Tu me manques parce ce
que je t'y retrouve, quinzaine après

quinzaine. À Narbonne aujourd'hui, à
Spinosi ce dimanche, le même sourire

sur leurs visages. On me dit qu'ils me
ressemblent, on m'envie. Mais au fond

de moi je sais qu'ils te ressemblent. Alors
quand je te dis que tu me manques, ce n'est

ni par peine ni par grief, c'est un manque qui
me tient. Et je sais que nous nous reverrons.

Dans six mois, un an. Ou trente. Porte-toi bien,
esprit libre qui jamais ne baissa le regard.

jeudi 27 novembre 2014

Un duel parmi d'autres

Quand s'ouvrent les
dernières heures du
jour, les doigts s'agitent
et balbutient quelques
mots neutres et civils.

Depuis peu le sourire
s'est dessiné face à 
l'écran bleu qui palpite
au rythme des duels.

Sans détours ils dévoilent
doucement leurs vie déjà
parcourue et ils savent, eux
deux, qu'ils ne se verront
jamais. Qu'importe ils jouent. 

mercredi 29 octobre 2014

Aux premières lumières

J'aime errer dans les rues
quand s'allument les ampoules
de la ville. L'harmonie de mes
yeux danse avec les ombres
effleurées derrière les fenêtres.

Et l''étincelle de mon regard se
façonne au crépuscule, ainsi qu' un
un rebond de la vie nocturne qui
m'attire et m'absorbe dans le
courant. Les rencontres

deviennent feutrées et font plisser
les paupières dans leur sourire.


HIC ET NUNC

Je ne crois ni aux lieux ni aux espaces,
je ne crois qu'à l'avoir lieu et aux
espaces-temps. Et quand je vois un café,
je l'imagine la nuit venue, porte close.

Ce matin, dans la lumière laiteuse de Béziers,
j'imagine le Bar à Lire de Sète où je fus naguère.
Dans l'entre-deux. Après le coup de feu de midi,
fourneaux éteints. L'odeur des mets partagés

flotte encore, se mêlant aux vents coulis qui apportent
la rumeur du port. Je suis assis dans l'encoignure,
un volume ouvert entre le pouce et l'index. C'est un
vieux livre, imprimé sur papier bouffant. Il y est

question d'un port et de gens interlopes, je crois y
reconnaître la main de Carco, mais suis trop fatigué
pour m'en assurer. Je laisse les lignes danser, je me
penche sur la page et en fait ma plage. Supplique pour

y être enterré.

Le Bar à lire

Prenez la Grand-rue serrée entre deux rangées
de murs défraîchis et laissez divaguer votre esprit
jusqu'à buter sur une ancienne boulangerie aux
stores repliés. Poussez la porte de verre. Fort
Car elle racle puis laissez-vous gagner par les
odeurs d'épices et de ragoût. Résistez à l'envie
de fermer les yeux pour les mieux savourer.
Décillez-les au contraire et faites votre miel
des livres pêle-mêle. Choisissez une table
au hasard. Asseyez-vous et écoutez. La mer,
la mer toujours recommencée dans les pas
de Brassens. On mange large et bien comme
chez soi, autrefois. Rosanna est au fourneaux
qui attendrit les viandes et Sophie abat les murs
de son pas léger. L'opulence fait de l'assiette un
plat. Nul formalisme. Ici la table est franche,
les produits bien choisis. Si l'heure ne vous taquine,
accompagnez le café fort de mignardises maison.
Et riez, surtout, riez de Mallarmé qui écrivait :
«La chair est triste et j'ai lu tous les livres.»
Ici la chair exulte et les livres sont à lire.