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jeudi 30 mai 2013

Cadavre exquis

Le cadavre est exquis quand il nous lie,
nul pli de papier ni succession de phrases,

nos poèmes s'entrecroisent sur un rythme
imprévu. Longueur de langueur, langueur

de longueur. Je te lis pour mieux écrire. Tu lies
mes syllabes comme baisers en paume. Toujours
le hasard abolira mon coup de dés. Tu dis "igloo"

et le froid m'assaille, tenaillant ma main qui pensait
naguère à l'Orient. Est-il plus belle liberté que celle
qui naît de la tendre contrainte ? Te lire, c'est agencer

mes livres dans les pas de tes livres qui, il n'y a pas
si longtemps, étaient les nôtres. Apulée, où es-tu qui

guida ma frappe en miroir infime de ce que pour moi
tu fis, il y a trente ans, il y a si peu, il n'y a plus rien du tout ?

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