Le thé m'abreuve que je ne buvais plus.
Brûlant, poivré comme l'épice de la province
lointaine qu'il partage.
Je me penche, la vapeur m'aveugle et je revois
les frôlements maladroits sur le granit du trottoir
dans une zone commerciale oubliée, à l'heure du zénith.
Le thé m'abreuve et le temps recule. Des mots lents reviennent,
forts et nobles. Les senteurs d'huile du goudron tiédi se suspendaient
enfin et je me revoyais au bord de l'eau sombre de l'Ourq, une raquette
à la main.
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