Un tableau, ou plutôt son compagnon esseulé :
un cadre rococo de plâtre doré que le temps
a écaillé, tout contre le mur de la cave.
Je l'examine en m'y penchant, du bout des doigts.
La gorge accroche que rythment des clous rouillés et
tordus. Une toile y fut donc bien tendue qui m'échappe.
À vue de nez, je l'imagine fin XIXe. Un pompier essouflé
ou une innovation scandaleuse que l'on fut contraint de rouler
et d'emporter loin, pour l'épingler dans le secret d'une alcôve ?
Rien n'est plus beau que d'imaginer ce qui fut et n'est plus. Un temps,
bref et intense, le cadre de plâtre écaillé est sorti de la mort pour
me questionner sur ma place dans le monde et son cadre factice de stuc.
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